Après les mauvaises nouvelles de la semaine dernière du côté du Devoir et de TC Media, en voilà une qui va redonner un tant soit peu le sourire à toute la profession. En cette rentrée, La Presse offre la permanence à vingt-deux surnuméraires ayant participé au développement et au rodage de sa version pour tablettes.
Par Hélène Roulot-Ganzmann
Après les mauvaises nouvelles de la semaine dernière du côté du Devoir et de TC Media, en voilà une qui va redonner un tant soit peu le sourire à toute la profession. En cette rentrée, La Presse offre la permanence à vingt-deux surnuméraires ayant participé au développement et au rodage de sa version pour tablettes.
Par Hélène Roulot-Ganzmann
«Oui, nous sommes contents, affirme Charles Côté, président du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (STIP). Ça ne veut pas dire que cette annonce ne va faire que des heureux. Évidemment, il y en a qui n’auront pas leur permanence. Mais nous avons pu en obtenir vingt-deux et nous en sommes très satisfaits.»
Rappelons que la direction de Gesca avait obtenu du syndicat la permission spéciale d’évoluer avec autant de surnuméraires qu’elle le jugeait nécessaire afin d’avoir une marge de manœuvre suffisante pour développer, lancer et roder la nouvelle plateforme iPad. Une permission qui devait prendre fin au mois de novembre.
«En contrepartie des vingt-deux permanences, nous avons accepté de renouveler ce régime d’exception jusqu’à échéance de la convention collective, le 31 décembre 2015, explique M. Côté. Mais nous y avons mis quelques limites. Jusque-là, la direction pouvait faire entrer autant de surnuméraires qu’elle le souhaitait. Aujourd’hui, elle a un chiffre butoir, de l’ordre de cinquante-huit, quelque-chose comme ça.»
Lors de la dernière vague «d’ajustements», au printemps, il restait quatre-vingt deux surnuméraires à La Presse. Depuis, quelques-uns ont quitté de leur plein gré. Les vingt-deux permanences retirées, il devrait donc en rester environ cinquante-cinq.
Santé insolente?
«En fait, nous avons fait en sorte que la direction ne soit pas obligée de mettre des surnuméraires à pied, explique Charles Côté. Si le régime d’exception avait pris fin en novembre, la convention collective n’aurait permis qu’à trente-cinq d’entre eux environ de rester. Quoi qu’il en soit, je répète que nous sommes très contents. Il n’y a jamais eu autant de permanents à La Presse. Nous sommes revenus aux chiffres d’avant les grandes compressions de 2009-2010.»
Dans le contexte de crise et de coupures qui sévissent dans l’industrie, La Presse continue en effet à faire preuve d’une santé insolente. Ainsi, en deux ans, la salle de nouvelles est passée de 225 à 325 employés. Mieux, le pari du numérique semble être en bonne voie d’être réalisé à en croire la direction du journal. En optant pour la gratuité, il fallait à tout prix réussir à faire venir la publicité sur la tablette. Or en avril dernier, Gesca affirmait que déjà 30% des revenus publicitaires de La Presse étaient générés par La Presse+, alors que la version Androïd n’était même pas encore sortie. Depuis, le nombre de lecteurs de l’application tablette a dépassé celui du papier.
La grande inconnue reste cependant encore la date de disparition de la version papier du quotidien montréalais, puis des autres titres de Gesca en région. Dans un article paru hier matin dans Le Devoir, Stéphane Baillargeon avance qu’initialement prévue pour 2016, elle aurait été repoussée à 2017 car trop peu de lecteurs se désabonneraient de la version papier pour la tablette. Une rumeur que le vice-président à l’information et éditeur adjoint à La Presse, Éric Trottier, balaye d’un revers de main, affirmant qu’il ne peut pas y avoir eu report puisqu’aucune date n’a jamais été évoquée.
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