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Plusieurs vous le diront: on ne devient pas journaliste pour devenir riche. Et pour cause: le journaliste lambda québécois est loin de gagner le salaire d'un médecin ou d'un avocat, même après plusieurs années d'ancienneté. ProjetJ a exploré les grilles salariales de La Presse, de Radio-Canada, de TVA, du Journal de Montréal et du Devoir.

De ces cinq conventions collectives, celle de La Presse prévoit les salaires les plus élevés. Un journaliste y gagne annuellement 51 792$ la première année, puis de 65 088 dollars la cinquième année. Un recherchiste reçoit un salaire annuel de 47 568 dollars la première année, puis de 61 104 dollars la cinquième année. Pour les chroniqueurs et les photographes, le salaire est de 48 576$ la première année, et de 62 304$ la cinquième. En haut de l'échelle salariale, un éditorialiste est payé 77 616$ par an.

Les professionnels de l'information de Radio-Canada talonnent ceux de La Presse. Selon leur convention collective, au 1er avril 2011, un reporter y gagnait 51 898 $ la première année et 60 258 $ la cinquième. Un recherchiste y recevait 46 805$ la première année, puis 54 690$ la cinquième. Le salaire d'un chroniqueur passait de 46 066$ à 53 339$ entre la première et la cinquième année, celui d'un animateur allait de 62 360$ à 69 057$ et celui d'un correspondant à l'étranger de 65 075$ à 75 557$.

Les troupes de TVA suivent. Le salaire annuel d'un reporter s'y échelonne entre 49 392$ et 59 068$ entre la première et la cinquième année, tandis que celui d'un recherchiste ou d'un rédacteur passe de 46 008$ à 54 952$. Le lecteur de nouvelles y gagne 52 819$ la première année, puis 63 151$ la cinquième. Les correspondants parlementaires et les chefs de pupitre gagnent eux 56 229$ la première année et 67 250$ la cinquième.

Longtemps connue comme étant la plus généreuse au pays, la grille salariale du Journal de Montréal n'est plus ce qu'elle était. Les journalistes et photographes y sont rémunérés 40 992$ par an la première année, puis 54 240$ la cinquième. Les pupitreurs et réviseurs y gagnent pour leur part entre 45 600 et 68 400$ de la première à la cinquième année. Les troupes du JdeM travaillent par ailleurs plus que leurs collègues des médias concurrents, soit 37,5 heures par semaine contre 35 heures ailleurs.

Finalement, Le Devoir ferme la marche. Un reporter y gagne 37 060$ par an la première année. Après cinq ans d'ancienneté, il reçoit 47 820$, puis 58 603$ après neuf ans. À titre comparatif, un enseignant gagne 37 298$ par an au premier échelon et 72 608$ au dix-septième. Les médecins omnipraticiens gagnent, eux, en moyenne 230 161$ par an tandis que les spécialistes gagnent en moyenne 358 373$.

Tous ces chiffres sont issus des grilles salariales inscrites dans les conventions collectives. Il s'agit donc de salaires de base bruts minimaux calculés en fonction de l'ancienneté. Néanmoins, ils sont assortis d'avantages sociaux variables et sont bonifiés d'une personne à l'autre par le biais de primes diverses. La reconnaissance d'années d'ancienneté précédentes à l'embauche est par ailleurs à la discrétion des employeurs.

De plus, les animateurs et les chroniqueurs vedettes touchent des primes de vedettariat et de rendement qui peuvent multiplier plusieurs fois leur salaire. Comme les artistes, plusieurs sont représentés par des agents chargés de négocier les conditions de travail à la hausse.

(Paragraphe ajouté pos-publication) Les journalistes pigistes sont, quant à eux, bien souvent tout en bas de l'échelle. Les tarifs qu'ils reçoivent au feuillet (1600 caractères) stagnant depuis les années 1970, ils doivent en produire beaucoup pour avoir un revenu décent. L'Agence Science Presse et le magazine Fleurs, plantes et jardin paient par exemple 100 (et non 50 comme nous l'indiquions dans la 1ère version de ce texte) et 65$ le feuillet (tarif minimal) et les hebdomadaires de TC Média ne paient guère plus de 40$ le feuillet. Les magazines enRoute et L'actualité paient quant à eux un minimum de 250 et 100$ le feuillet.

Selon Emploi-Québec, 4 500 journalistes sont en postes au Québec et leurs perspectives d'emploi sont "acceptables".