Russell Williams: à propos de la diffusion des photos-chocs

Le ministère de la Défense vient de mettre un terme à la saga Russel William en excluant complètement des Forces armées canadiennes l'ancien commandant condamné à la prison à perpétuité pour meurtres. Cependant, les photos de lui en sous-vêtements féminins diffusées en boucle à la télévision resteront gravées dans les esprits. L'ombudsman de Radio-Canada s'est prononcée deux fois sur cette question.

Le ministère de la Défense vient de mettre un terme à la saga Russel William en excluant complètement des Forces armées canadiennes l'ancien commandant condamné à la prison à perpétuité pour meurtres. Cependant, les photos de lui en sous-vêtements féminins diffusées en boucle à la télévision resteront gravées dans les esprits. L'ombudsman de Radio-Canada s'est prononcée deux fois sur cette question.

Le 10 novembre, l'ombudsman Julie Miville-Dechêne a répondu à un plaignant qui estimait que Radio-Canada aurait dû faire preuve de retenue et de pudeur face à ses photos, plutôt que de céder à «la recherche effrénée de la cote d’écoute».

L'ombudsman a jugé que le choix de diffuser trois photos de Russell Williams en sous-vêtements féminins, pendant huit secondes de temps d’antenne, dans les bulletins de soirée du 18 octobre 2010, respectait la norme de sensibilité des auditoires.

Néanmoins, elle a blâmé RDI pour avoir diffusé ces mêmes photos à 17 reprises le 19 octobre au RDI. Selon elle, ce faisant, le Réseau de l'information n’a pas contribué à mieux informer les téléspectateurs et a enfreint les Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada.

Une autre plainte a été déposée au bureau de l'ombudsman pour le traitement du même dossier au téléjournal/Mauricie. Selon, le plaignant l'émission d'information n’aurait pas dû rediffuser les photos de Russell Williams en sous-vêtements féminins, le 21 octobre 2010, soit trois jours après leur publication initiale au procès. Le téléjournal/Mauricie se questionnait justement sur le traitement médiatique qui avait été fait du dossier Williams.

Contrairement à la première plainte, Julie Miville-Dechêne a jugé le 8 décembre que «les séquences choisies dans le reportage sur la couverture journalistique de l’affaire Williams étaient sobres, et respectaient donc l’esprit de la politique journalistique».

Elle explique que «plutôt que de diffuser les photos en couleurs, plein écran, de Russell Williams en sous-vêtements féminins, la reporter a diffusé des pages de journaux, filmées d’assez loin, qui contenaient des photos noir et blanc du militaire en lingerie féminine».

L'ombudsman a cependant jugé que la manchette dans le téléjournal/Mauricie, qui diffusait, elle, les photos en plan rapproché, ne respectait pas les Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada en matière de sensibilité de l’auditoire.