Lac-Mégantic ne fait plus la une

La tragédie ferroviaire survenue en Estrie il y a presque deux mois a laissé sa place la semaine dernière à la polémique sur la Charte des valeurs, au palmarès des informations les plus citées dans les médias québécois, selon le classement hebdomadaire d’influence Communication.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

La tragédie ferroviaire survenue en Estrie il y a presque deux mois a laissé sa place la semaine dernière à la polémique sur la Charte des valeurs, au palmarès des informations les plus citées dans les médias québécois, selon le classement hebdomadaire d’influence Communication.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

«Sur le plan hebdomadaire, c’est la première fois depuis le 6 juillet que Lac-Mégantic n’est pas au top du classement québécois, commente Jean-François Dumas, président d’Influence communication, tout en prenant soin de noter qu’il est toujours délicat de parler statistiques lorsqu’il s’agit d’un drame humain. En revanche, sur une base quotidienne, la tragédie ferroviaire avait déjà disparu du top 3 le 12 aout dernier, laissant les trois premières places à la finale de la Coupe Rogers, la mort d’un pilote de montgolfière et Philippe Couillard au congrès jeunesse.»

Si  Lac-Mégantic n’est pas la nouvelle qui sera restée le plus longtemps à la une, les manifestations étudiantes du printemps 2012 et la Commission Charbonneau la devançant notamment, elle reste celle qui aura fait le plus parler du Québec à l’international.

«Depuis la tragédie, pas une seule journée ne s’est passée sans qu’un  média étranger ne la mentionne, affirme M. Dumas. Aujourd’hui, l’intérêt est principalement aux États-Unis, qui se questionnent sur la sécurité ferroviaire. Mais un peu partout dans le monde, dès qu’il y a le moindre petit déraillement, les médias font référence à ce qui s’est passé en Espagne et à Lac-Mégantic plus tôt cet été.»

Mais si la tragédie est restée aussi solidement dans les journaux québécois, Jean-François Dumas croit que c’est aussi parce qu’elle s’est déroulée en plein été.

Derrière la Charte des valeurs

«Elle est encore très présente, surtout les fins de semaine, analyse-t-il. En période de vacances, il n’y a pas grand-chose, alors les journalistes couvrent les différents points presse. Mais la nouvelle est rentrée dans son quatrième temps. Le premier, c’est celui du drame, le deuxième, celui du bilan, le troisième, celui des responsabilités, et le quatrième, celui de la reconstruction. C’est certain que pour les médias, c’est moins spectaculaire. Et puis, la rentrée arrive et avec elle, d’autres sujets font leur apparition.»

Il n’est donc pas surprenant que ce soit la première grande polémique de la rentrée qui vienne détrôner le drame de Lac-Mégantic, à savoir la Charte des valeurs.

«Même si c’est une nouvelle qui n’est pas relayée de manière exceptionnelle, nuance le président d’Influence communication. 2,27%, c’est tout à fait normal. Un événement majeur, ça tourne plutôt au-dessus de 3%. Ce qui est plus surprenant, poursuit-il, c’est la présence de deux dossiers internationaux dans le top 5 hebdomadaire, à savoir la Syrie et l’Égypte. Même si là-encore, il faut relativiser. Ce matin, la Syrie est en première position dans le monde, en deuxième au Canada et en sixième au Québec!»

Car il faut toujours remettre l’importante médiatique d’une nouvelle dans son contexte.

«Attendons le début du camp d’entraînement du Canadien de Montréal, ironise Jean-François Dumas, et il y a certainement des sujets qui vont perdre de leur lustre…»

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