Cinq surnuméraires ont quitté la salle de nouvelles du quotidien la semaine dernière, à savoir trois graphistes et deux vidéastes. Selon Éric Trottier, vice-président à l’information et éditeur adjoint à La Presse, il s’agit là de «petits ajustements» dus au fait que La Presse+ commence à trouver son rythme de croisière.
Par Hélène Roulot-Ganzmann
Du côté du syndicat des travailleurs de l’information de La Presse, on ne crie d’ailleurs pas au scandale.
Cinq surnuméraires ont quitté la salle de nouvelles du quotidien la semaine dernière, à savoir trois graphistes et deux vidéastes. Selon Éric Trottier, vice-président à l’information et éditeur adjoint à La Presse, il s’agit là de «petits ajustements» dus au fait que La Presse+ commence à trouver son rythme de croisière.
Par Hélène Roulot-Ganzmann
Du côté du syndicat des travailleurs de l’information de La Presse, on ne crie d’ailleurs pas au scandale.
«Nous naviguons toujours dans le contexte de lancement de La Presse+, explique Charles Côté, président du syndicat. La direction a donc toujours cette permission spéciale d’évoluer avec le nombre de surnuméraires qu’elle juge nécessaire au rodage de la nouvelle plateforme. De les embaucher et donc de s’en séparer quand bon lui semble. De notre côté, nous nous assurons que ce soit fait dans les règles, c'est-à-dire en fonction de l’ancienneté principalement.»
Le syndicat assure d’ailleurs que la direction tient sa part du contrat, en ayant notamment, comme c’était prévu, offert une dizaine de permanences entre mars 2013 et le printemps 2014.
En entrevue à ProjetJ, Éric Trottier assure pour sa part que tout se déroule en toute transparence.
«Nous avons aujourd’hui 125 journalistes de plus dans notre salle de nouvelles qu’il y a dix-huit mois et tous les surnuméraires que nous employons savent qu’ils sont là pour aider à lancer et roder le projet, et que rien n’indique que nous pourrons tous les garder lorsque la transition sera terminée, explique-t-il. Les outils que nous avons mis en place sont de plus en plus performants, les équipes de plus en plus à l’aise, ce qui explique que nous ayons besoin de moins de monde. Quoi qu'il en soit, ces ajustements n'on rien de comparable avec ce qui se passe dans d'autres médias…»
Vers la fin du régime spécial
La production de La Presse+ occupe aujourd’hui soixante-quinze employés. Si M. Trottier ne nie pas qu’à terme, l’équipe sera réduite, il est trop tôt selon lui pour prédire combien de postes seront coupés. Seule certitude, les vingt-cinq postes du pupitre presse écrite disparaitront le jour ou la décision d’arrêter la version papier prendra effet.
«Ce ne seront pas forcément les gens qui sont aujourd’hui au papier qui quitteront, précise-t-il. Ça se fera à l’ancienneté puisque tous ceux qui travaillent sur le journal en tant que tel sont capables aussi de monter les écrans iPad.»
Le régime spécial dont dispose la direction prend cependant fin en novembre.
«On reviendra alors à la situation normale, explique Charles Côté. Les surnuméraires ne seront employés que pour remplacer des journalistes lors de leurs congés, et il pourra y en avoir cinq autres en surplus. En gros, lorsque nous étions deux cents à la rédaction, ça faisait environ vingt-cinq surnuméraires. Il en restera un peu plus puisque nous serons trois cents permanents environ. Aujourd’hui, il y en a encore quatre-vingt deux…»
Combien disparaitront? Combien deviendront permanents? Difficile de le dire aujourd’hui, mais le syndicat se veut rassurant, précisant que la direction dit vouloir rajouter des contenus et des cahiers à La Presse+.
Dans l’inconnu
«Il y aura bien sûr les vingt-cinq postes du pupitre papier qui vont être supprimés, note Charles Côté. Pour le reste, c’est la grande inconnue», raconte celui qui dit avoir décortiqué la conférence de presse des frères Desmarais il y deux semaines pour essayer d’en savoir plus.
«Les deux éléments que l’on puisse tirer de cette allocution, c’est que oui, le papier va bel et bien disparaitre et que ce plan d’affaires va s’étendre aux quotidiens régionaux. Malgré toute l’onde de choc que ça a pu provoquer, il ne semble pas que la disparition des quotidiens en région soit une option envisagée pour l’instant. Les frères Desmarais ont en effet défini comme porteur le fait qu’il y ait des journalistes en région. Cela dit, les conventions collectives des journaux régionaux arrivent à échéance à la fin de cette année et il est bien possible que les propriétaires aient voulu passer un message.»
Si le syndicat ne semble donc pas trop inquiet pour l’instant concernant les «ajustements» que la direction souhaite faire sur le plan du personnel, il reste en revanche, comme le révélait ProjetJ le mois dernier, très préoccupé par la présentation des reportages promotionnels sur la tablette, qui peuvent faire croire au lecteur qu’il s’agit d’un dossier réalisé par la salle de nouvelles.
«Il y en a encore eu un il y a une dizaine de jours, insiste Charles Côté. La présentation est légèrement modifiée mais nous n’avons jamais approuvé cette nouvelle mouture et en aucun cas, cela constitue un règlement final pour nous.»
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