«Nous autres à V, les nouvelles on
trouve ça plate», a lancé hier Jean-François Mercier au lancement
de la programmation automnale de V Télé. L’humoriste animera cet
automne une émission quotidienne de variétés à 22h, tandis que le
bulletin de nouvelles sera relégué à 6 heures… du matin.
Loin de contredire son nouvel animateur
vedette, le patron de la chaîne, Maxime Rémillard a expliqué aux
journalistes que les nouvelles ne font pas partie de la stratégie
d’affaires de V, car pour lui «il y a une surabondance de l’offre
d’information dans le marché québécois».
V bientôt rentable sans salle de
nouvelles
Cette position semble rapporter puisque
V devrait terminer l’année financière sous le signe de la
rentabilité, prévoit Maxime Rémillard. En comparaison, la défunte
TQS, qui finançait elle une salle de nouvelles, n’a été rentable
que trois fois en 18 ans, soit en 2002, 2003 et 2004.
C’est d’ailleurs devant la précarité
des finances de TQS, que le Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes (CRTC) a consenti à accorder une
licence à V en réduisant ses exigences au chapitre de la diffusion
de nouvelles. Le Conseil ne l’oblige à diffuser que deux heures de
nouvelles par semaine plus 30 minutes les samedis et dimanches.
Cette clémence avait fait bondir le député libéral Denis Coderre.
Alors critique de l’opposition officielle en matière de Patrimoine,
des langues officielles et de la francophonie, il soulignait que «les
nouvelles ne sont pas une marchandise et on ne peut régler les
problèmes financiers d’une chaîne télévisée par une simple
opération comptable».
Des conditions de licence bientôt
plus sévères?
La chaîne respectera sa licence cet
automne en offrant un bulletin quotidien de 30 minutes intitulé V
Express et animé par l’ancien coanimateur de Mario 360 et
ex-candidat d’Occupation double à TVA, Martin Pelletier. Ce
bulletin sera produit non plus par ADN5, qui fournissait l’année
dernière à V des capsules en semaine et des bulletins de fin de
semaine, mais par Info 3.
Filiale de Trio Orange à l’origine
également de l’émission Voir à Télé Québec, Info 3
dispose d’une quinzaine de personnes dispersées à travers la
province qui travailleront à temps plein à la production d’un
bulletin quotidien adapté à chaque région, a précisé Sébastien
Grenache, le producteur délégué de V Express.
Loin de considérer qu’il y a une
surabondance de l’information au Québec, il se défend d’avoir
hérité de «l’heure des poules», comme l’écrivait Hugo Dumas
dans La Presse la semaine dernière. Selon lui, «ce n’est pas
du tout une case horaire dépanneur, au contraire, il y a une
effervescence le matin. Les gens de banlieue et ceux qui ont de
jeunes enfants, par exemple, allument leur téléviseur à 6h».
Maxime Rémillard aura certainement
besoin de l’enthousiasme de Sébastien Grenache au printemps prochain
quand le CRTC reverra les conditions de licences de V. Le Conseil
devrait alors lui demander de bonifier son offre de nouvelles, comme
il l’avait spécifié en 2008 conformément aux interventions des
citoyens et des syndicats qui s’étaient massivement opposés à
l’abolition des bulletins de nouvelles.
À vous la parole
En 2008, la ministre de la Culture et
des Communications du Québec Christine Saint-Pierre avait souligné
devant le CRTC qu’une télévision généraliste doit offrir un
service d’information et des salles de nouvelles dotées de
ressources journalistiques. Deux ans et demi plus tard, la stratégie
de V répond-elle à vos attentes à l’égard d’une chaîne
généraliste?
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