Transcontinental mise sur la qualité pour faire face à Quebecor

Il y a un mois, Quebecor lançait L'Écho de Saint-Jean-sur-Richelieu, au cœur des platebandes du Canada Français, un groupe acquis quelques semaines plus tôt par Transcontinental. Les deux géants se livrent une bataille féroce sur le marché de la presse hebdomadaire depuis plus d'un an. Si bien que, la semaine dernière, les journaux indépendants se sont regroupés en association afin de faire face à la convergence des grands groupes de presse et dénoncer des pratiques commerciales déloyales.

Il y a un mois, Quebecor lançait L'Écho de Saint-Jean-sur-Richelieu, au cœur des platebandes du Canada Français, un groupe acquis quelques semaines plus tôt par Transcontinental. Les deux géants se livrent une bataille féroce sur le marché de la presse hebdomadaire depuis plus d'un an. Si bien que, la semaine dernière, les journaux indépendants se sont regroupés en association afin de faire face à la convergence des grands groupes de presse et dénoncer des pratiques commerciales déloyales. ProjetJ en a discuté avec le vice-président principal, Groupe des solutions locales, de Médias Transcontinental, Marc Ouellette.

Vous avez absorbé deux indépendants en août, les groupes Le Canada Français et Avantage Consommateurs. Qu'est ce que ça a changé pour les lecteurs et les annonceurs?

À peu près rien n'a changé pour les lecteurs. C'était des publications de très grande qualité, donc on a maintenu ça et on a l'intention de continuer à le faire. Il n'y a d'ailleurs eu aucun changement au plan humain, ni dans les équipes de rédaction ni dans la direction. Je vous dirais qu'au niveau de l'éthique journalistique les deux organisations avaient des standards assez élevés et nous les avons maintenus.

Notre approche, quand on acquiert un journal, ce n'est pas «on va aller montrer comment faire les choses». Au contraire. On est très ouvert à ce que les meilleures pratiques implantées dans les publications qu'on achète soient amenées ailleurs chez Transcontinental.

Pour les annonceurs, ça permet l'accès facile à tout le réseau de Transcontinental. Maintenant un représentant de St-Jean-sur-Richelieu peu très bien vendre à un commerçant de St-Jean une annonce dans un journal à Ville LaSalle par exemple. Le réseau donne aussi aux annonceurs l'accès à notre grand bouquet de services digitaux, nos sites comme bidGO.ca, immemoriam.ca et weblocal.ca.

Comment composez-vous avec la concurrence accrue de Quebecor et la guerre des prix que plusieurs dénoncent?

Jusque-là, le soleil brille pour tout le monde. On ne discute pas nos politiques de prix publiquement, mais je vous dirais qu'on aime beaucoup moins que d'autres jouer sur les prix. Quebecor fait bien ce qu'il veut, mais nous, nous misons avant tout sur la qualité, la qualité du contenu, la qualité du service à nos clients et surtout la qualité de notre distribution.

Tous nos journaux sont distribués par Publisac, une division de Transcontinental qui est reconnue pour sa grande qualité parce qu'elle rejoint toutes les portes. On maintient un haut niveau de qualité de livraison du Publisac depuis 30 ans et c'est un élément différenciateur très important.

Sur le plan de l'information, on n'a pas changé notre style. Il n'y a pas chez nous, sauf erreur ou exception, de philosophie de partage des textes au niveau provincial. Notre contenu est infiniment local. D'autres groupes ont pris d'autres approches et quelque chose qu'on voit beaucoup, par exemple, c'est un texte sur un artiste québécois repris dans tous les hebdos. Nous on n'est pas là du tout. Le contenu à St-Jean ce n'est pas le même qu'à Granby ou à Victoriaville.

Comment réagissez-vous au regroupement des hebdomadaires indépendants en association?

On applaudit ça. Nos relations avec les indépendants sont très bonnes. Chacun à ses pratiques commerciales, mais nous avons un grand respect pour la presse indépendante. La majorité des hebdomadaires indépendants sont imprimés et distribués par Transcontinental.

Par exemple, ça fait des années qu'on fait compétition à un indépendant à Sainte-Thérèse dans les Basses-Laurentides, le Groupe Langlois, et pourtant c'est nous qui l'imprimons. On peut se faire compétition et se respecter, jouer sur la qualité et sur le service sans se faire mal. Ce sont nos amis et nos clients, on n'a pas intérêt à les voir disparaître, bien au contraire.

Êtes-vous favorable à la création d'une plateforme d'information régionale pilotée par Télé-Québec comme le propose la consultation publique que mène la ministre Christine St-Pierre?

On a choisi de ne pas intervenir dans cette consultation. Nous avons été consultés à deux reprises par Mme Payette dans la préparation de son document et, après sa publication, j'ai rencontré personnellement les gens du ministère pour leur faire part de notre position sur plusieurs des 56 recommandations. Je n'ai donc pas senti le besoin d'aller devant la ministre en consultation parce que dans le fond on l'avait déjà fait.

Pour ce qui est de la plateforme d'information régionale, nous sommes tous pour la vertu, mais après il y a les mécanismes. Personnellement, je ne crois pas à un élargissement du rôle de Télé-Québec. Presque tous les hebdos ont un site web, donc quelqu'un de Montréal qui veut savoir ce qu'il se passe à Victoriaville peut aller sur le site de l'hebdo local et il saura tout ce qu'il y a à savoir. À Victoriaville, nous avons 6 journalistes à temps plein. On est très présents, donc je ne vois pas le besoin.

Je ne crois pas non plus aux nouvelles interrégionales. À moins que quelqu'un déménage, il est très rare que les gens s'intéressent vraiment à ce qu'il se passe dans une communauté qui n'est pas la leur. Est-ce que quelqu'un de Gatineau veut savoir ce qui se passe au conseil municipal de Gaspé? Je ne crois pas.

 

Voir aussi:

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