Tensions au Journal de Québec

Le conflit a beau s’être soldé par une entente au Journal de Québec à l’été 2008, la satisfaction mutuelle de chacune des parties se fait toujours attendre. Le nombre de griefs se multiplie et le syndicat accuse Quebecor de renier les termes négociés.

Denis Bolduc, porte-parole des journalistes syndiqués, a indiqué en conférence de presse que «Les relations de travail sont en crise, les conventions collectives ne sont pas respectées. Les trois conventions collectives, on les a signées, on a l’honneur de les respecter. On demande la même chose à Quebecor. Qu’on cesse de s’essuyer les pieds sur nos contrats de travail ».

L’entente signée prévoyait le maintien en poste de 52 journalistes. À l’heure actuelle, ils ne sont toujours que 43. En entrevue au Journal Le Soleil, Denis Bolduc déclare encore : «On n’a pas besoin d’un juge pour nous dire que 43 employés, c’est moins que 52».

Depuis la fin du conflit, 42 griefs ont été déposés… en 15 mois. Les récriminations portent sur le nombre minimal d’employés, le rayon de couverture des affectations et l’alimentation du site Internet. Selon la convention, seuls les salariés peuvent alimenter le site, depuis peu, des collaborateurs de Canoë y ajoutent des photos et des articles.

L’éditeur du Journal de Québec, Daniel Houde, réplique que plusieurs griefs portent sur les mêmes éléments et qu’un arbitre devra trancher. «On a de nouveaux textes, une nouvelle façon de faire et des interprétations différentes». Selon lui, plusieurs griefs portent par ailleurs sur le même sujet, peut-on lire dans Le Soleil.

Pour ce qui est des postes à pourvoir, il explique qu’un processus d’embauche est en cours, mais qu’il ne sait pas exactement où en sont les démarches.

Rue Frontenac tire des leçons

Du côté des journalistes en lock-out du Journal de Montréal, cette situation qui s’envenime au Journal de Québec n’étonne pas le président du syndicat Raynald Leblanc, qui déclarait sur Rue Frontenac « Il faut s’attendre à un dur retour au travail, mais on n’en est pas là pour le moment ».

Cela dit, ce retour semble encore loin si on considère la consolidation de QMI, qui vient en quelque sorte réduire à néant tout droit de grève aux employés de Quebecor. En effet, peu importe le média, parmi le groupe Quebecor, qui se retrouvera en conflit, l’argument de grève n’aura plus aucune emprise puisque l’Agence pourra toujours subvenir aux besoins, puisque Quebecor a créé des entités et réalisé des fusions lui donnant les coudées franches.

Quand les premières sonneries d’alarme ont retenti devant la montée de la convergence, les opposants avaient certes des craintes, mais croyaient-ils que la situation en arriverait là?