Malgré le refus du Conseil de radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d’accorder à Sun News le droit d’être incluse dans le forfait de base des télédistributeurs, le réseau, propriété de Québécor, a annoncé qu’il ne cesserait pas ses activités. Lors des audiences publiques du printemps dernier, son vice-président Kory Teneycke avait pourtant martelé que de cette décision, dépendait la survie la chaine.
Texte modifié à 13h49
Malgré le refus du Conseil de radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d’accorder à Sun News le droit d’être incluse dans le forfait de base des télédistributeurs, le réseau, propriété de Québécor, a annoncé qu’il ne cesserait pas ses activités. Lors des audiences publiques du printemps dernier, son vice-président Kory Teneycke avait pourtant martelé que de cette décision, dépendait la survie la chaine.
Texte modifié à 13h49
Par Hélène Roulot-Ganzmann
Quelques heures après l’annonce du CRTC de ne pas accéder à la demande de Sun News de faire partie des chaines présentes de façon obligatoire dans le forfait de base des télédistributeurs, Kory Teneycke a publié un communiqué dans lequel il évoque l’avenir, sans jamais parler d’une possible fermeture du réseau.
Quelques mois plus tôt, il avait pourtant mis le CRTC face à ses responsabilités, prétendant que la chaine d’information en continu, souvent comparée à Fox News en raison de ses prises de position conservatrices, ne pourrait survivre à un refus.
Une menace qui ne semble pas avoir affecté Jean-Pierre Blais, président du Conseil.
«On dit toutes sortes de choses lors des audiences publiques, affirme-t-il. Le Conseil a statué selon une grille d’analyse basée sur la loi, et qui était la même pour tous. Nous avons placé la barre très haute pour l’obtention d’une ordonnance de distribution obligatoire car il s’agit là d’un service exceptionnel. Sun News, comme onze autres chaines qui demandaient la même permission, n’ont pas rencontré tous les critères. La programmation doit notamment répondre à un besoin réel et exceptionnel pour la population canadienne, et qui ne serait pas disponible partout au pays sans notre intervention.»
Un club fermé
Jusqu’à la semaine dernière, seules dix chaines faisaient partie du club très fermé des services que les distributeurs ont obligation d’inclure dans leur forfait de base. Parmi elles, les différents réseaux de la SRC-CBC, TVA, MétéoMédia ou encore l’Aboriginal Peoples Television Network (APTN).
Trois autres sont venus s’ajouter à cette liste jeudi: AMI TV en langue française, service qui offre du contenu audiovisuel adapté aux personnes atteintes de cécité partielle ou totale; la future chaines UNIS, dernière née du groupe TV5 Québec Canada, qui offrira une programmation consacrée à la diversité au sein de la communauté francophone du Canada et des communautés de langue officielle en situation minoritaire; et ARTV, qui dispose cependant d’un statut particulier puisque les télédistributeurs auront désormais l’obligation de l’offrir à leurs clients, sans pour autant l’intégrer à leur forfait de base. Libre à chacun de s’abonner ou non.
«Les trois services auxquels nous avons répondu oui sont tous les trois francophones, précise Jean-Pierre Blais. Il s’agit-là d’un rattrapage. Le marché francophone canadien est étroit mais il s’est élargi ces dernières années. La loi sur la radiodiffusion reconnait que l’offre aux francophones doit suivre l’évolution des possibilités techniques et de marché. Les services en langue anglaise était eux, déjà largement présents dans la liste obligatoire.»
Vaste consultation
Si Sun News s’avoue déçue de la décision du CRTC en da défaveur, elle affirme ne pas avoir complètement perdu la bataille.
«L’un de nos principaux arguments a fait mouche auprès du CRTC, estime Kory Teneycke. Le Conseil dit en effet clairement qu’il n’est plus tolérable que les télédistributeurs reversent deux fois plus de redevances aux chaines d’information étrangères qu’aux réseaux canadiens. Il faut mettre fin à cette discrimination pour le bénéfice de toutes les chaines d’information canadiennes.»
Un argument que le CRTC a effectivement entendu.
«Les réseaux étrangers disposent de meilleurs tarifs et sont mieux placés dans les forfaits, affirme Jean-Pierre Blais. Or, la loi sur la radiodiffusion stipule que l’on doit mettre les services de nouvelles canadiens sur un piédestal et que la population devrait partout avoir accès à des nouvelles d’un point de vue canadien.»
Le CRTC lance donc une vaste consultation et invite la population à y participer en déposant ses observations avant le 9 septembre. Pour cela, trois possibilités: remplir le formulaire en ligne, écrire au secrétaire général, CRTC, Ottawa (Ontario) K1A 0N2, ou envoyer un fax au 819-994-0218.
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