Par Lise Millette, ProjetJ |

Le journalisme sportif ne s’opère plus sans influence. C’est la conclusion que tire Dominique Talbot sur Impact Campus.

Pour ceux qui doutaient encore des difficultés liées à la nécessaire distanciation entre le journaliste et son sujet, les frasques qui ont suivi les «révélations» sur les moeurs des joueurs du Canadien hors glace ont tôt fait de dissoudre les doutes.
Dominique Talbot croit que la négociation et l’attribution d’exclusivités expliquent notamment le glissement qui s’est opéré et qui a fait du sport un objet de pur spectacle. La manière de transmettre au public le sport s’étant modifiée, la façon de le couvrir s’est aussi transformée. «Cette exclusivité est une entorse au droit à l’information. Le quasi monopole de RDS sur l’actualité du Canadien est l’exemple local le plus frappant. (…) On y retrouve beaucoup d’analyses, mais peu d’enquêtes. Donc beaucoup de gérance d’estrade et peu de journalisme.»
Selon lui, «il y a longtemps qu’on a fait des journalistes sportifs des acteurs de second plan.» et aujourd’hui, les émissions qui portent sur le sport ont perdu leur sens critique. «Nous en apprenons toujours un peu plus sur les émotions des sportifs et sur celles des journalistes, mais toujours un peu moins sur le sport.»