C’est ce que prévoit le futurologue
Ross Dawson dans sa dernière analyse prospective sur l’industrie des
médias. Connu pour ses nombreux livres et exposés sur les
stratégies d’affaires, il attribue le déclin de l’imprimé à la
migration des lecteurs et des revenus publicitaires vers d’autres
plateformes que le papier, notamment les téléphones cellulaires et
les tablettes multimédias.

Selon lui, l’imprimé deviendra
marginal aussi tôt qu’en 2017 aux États-Unis, en 2019 en
Grande-Bretagne et en Islande, et en 2020 (correction 02-11-10) au Canada et en Norvège.
Dans de nombreux pays toutefois, les journaux peuvent encore espérer
vivre jusqu’en 2040 et même au-delà, comme le montre cette carte:

Au regard de l’actualité des dernières
semaines au Québec, ces prédictions ont de quoi faire sourciller.
Deux nouvelles directement en lien avec les médias imprimés ont en
effet fait couler beaucoup d’encre, soit la sortie de l’hebdomadaire
Rue Frontenac
et un dossier du magazine Maclean’s sur la
corruption au Québec. La rédactrice en chef du magazine L’Actualité
a d’ailleurs déclaré récemment à Nathalie Collard:

«À tous les oiseaux de malheur qui
s’inquiètent de la mort de l’imprimé, je rappellerai que, pendant
une semaine, d’un océan à l’autre, on a parlé de ce qui s’était
écrit dans deux magazines. Durant ces quelques jours, c’est
l’imprimé qui a dirigé la discussion. C’est la preuve que la force
des mots, quand ils sont utilisés par des gens qui maîtrisent bien
la langue, peut faire avancer les choses»

Par ailleurs, le rédacteur en
chef du Globe and Mail, John Stackhouse, a profité du relooking de sa
publication et de son site pour prédire que les journaux de qualité ont encore une
longue vie devant eux en tant que produit imprimé. Les chiffres semblent en effet indiquer
un regain de popularité pour certaines publications comme The
Globe and Mail
, qui a augmenté son tirage de 5% en semaine au
cours de la dernière année, ou encore Le Devoir, qui l’a
augmenté de plus de 9%.

Néanmoins, ces success stories sont
des exceptions, car globalement les derniers chiffres concernant le Québec démontrent
que le papier est en perte de vitesse. Même constat aux États-Unis, où le tirage de 635 grands journaux a reculé en moyenne de 5% au dernier semestre, selon l’Audit Bureau of Circulations.