Pour plus de transparence, une déclaration d’intérêts

Sur son blogue, le président de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ),
Nicolas Langelier, propose à ses collègues journalistes de remplir ce
qu’il appelle une «déclaration d’intérêts». Rappelant le contenu du
Guide de déontologie de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) quant aux conflits d’intérêts,
Langelier préfère parler de transparence que d’indépendance ou
d’objectivité, notions auxquelles il ne croit pas vraiment.

«En tant que
consommateur d’information, il me semble plus utile de
savoir à quelle enseigne politique/idéologique/commerciale/etc. loge un
journaliste ou commentateur, par exemple, que de jouer à l’autruche en
me mettant la tête dans le sable de la prétendue objectivité
journalistique», explique-t-il.

Langelier énonce donc, une par
une, ses activités professionnelles et autres implications, dans le but
d’être «le plus ouvert possible» par rapport à ses différentes
fonctions. La déclaration d’intérêts, selon lui, est un exercice
important, car elle permet de «donner aux lecteurs et auditeurs les
éléments d’information
qui leur permettront de décider eux-mêmes à qui ils veulent faire
confiance, et sur quels sujets». Il estime que la déclaration
d’intérêts amène une réflexion critique de la part du journaliste quant
à ce qu’il juge éthique, acceptable et possible de faire en tant que
journaliste.

La journaliste Cécile Gladel a emboîté le bas récemment. Elle
trouve l’idée intéressante, car cela «permet à tout le monde de savoir
où on se situe» en tant que journaliste. Même si elle couvre
l’environnement, Cécile précise qu’elle ne fait partie d’aucun groupe
environnemental. Elle rappelle également qu’elle a déjà été engagée en
politique. Plutôt que de prôner l’objectivité, qui n’existe pas selon
elle, Cécile propose la transparence, plus facile, et croit que cette
transparence devrait être obligatoire pour tout journaliste. «Même s’ils sont fait le plus
honnêtement possible, nos choix sont guidés par nos valeurs et nos
connaissances», affirme-t-elle sur son blogue.

Toujours selon le président de l’AJIQ, l’exercice de la déclaration
d’intérêts pourrait représenter un outil pour permettre au public de savoir qui produit
l’information qu’il reçoit. Reste maintenant à savoir si l’exercice fera boule de neige auprès de la communauté journalistique.

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Collaboration spéciale Etienne Ferron-Forget, étudiant en journalisme à l’Université Laval