Le mouvement des indignés, qui a occupé les grandes villes du continent pendant une bonne partie de l'automne, et les inondations en Montérégie, qui ont pourtant duré deux mois, ont bien peu attiré l'attention des médias cette année, selon l'état de la nouvelle 2011 d'Influence communication publié aujourd'hui. Dans les deux cas, la firme de surveillance et d'analyse des médias met en cause l'absence de leaders forts porteurs d'un message clair.
Le mouvement des indignés, qui a occupé les grandes villes du continent pendant une bonne partie de l'automne, et les inondations en Montérégie, qui ont pourtant duré deux mois, ont bien peu attiré l'attention des médias cette année, selon l'état de la nouvelle 2011 d'Influence communication publié aujourd'hui. Dans les deux cas, la firme de surveillance et d'analyse des médias met en cause l'absence de leaders forts porteurs d'un message clair.
L'appel à davantage de justice sociale et de démocratie des indignés n'a pas été entendu par les médias québécois. Selon Influence Communication, la plupart du temps, les projecteurs médiatiques ont choisi de se tourner non pas vers les idées ou les idéaux, mais vers les faits divers liés aux campements, tels que l'itinérance, la dangerosité des sites, la drogue ou les interventions policières. Le mouvement a ainsi obtenu sa plus forte médiatisation au Canada «au moment où les problèmes s’accumulaient pour les indignés et que le démantèlement des campements devenait de plus en plus imminent». «Le message flou des indignés n’aura pas aidé leur cause», note Influence Communication en se questionnant: «les indignés avaient-ils seulement un message clair et précis à communiquer aux médias et à la population?»
Comme les manifestants du mouvement d'occupation, bien que leur drame se hisse au 15e rang des nouvelles de l'année, les sinistrés de la vallée du Richelieu ont reçu une faible attention médiatique comparativement à bon nombre de sujets superficiels ou de moindre impact. La première tempête de neige de l'hiver 2010-2011, qui s'est abattue sur le Québec durant la semaine du 7 au 13 décembre 2010, a ainsi été plus médiatisée sur une semaine que la première semaine d'inondation en Montérégie. Selon Influence communication, la gestion des mesures d'urgence «a souffert d’un manque de leadership qui s’est particulièrement manifesté par le trop grand nombre de porte-paroles véhiculant des messages contradictoires et par la présence trop discrète du gouvernement». Il a ainsi fallu attendre les visites de Jean Charest, de Jack Layton et de Stephen Harper, début juin, pour que les camions de direct s'installent en masse dans les jardins submergés des Montérégiens.
Leaders de l'année: Stephen Harper, Jack Layton et la Sainte-Flanelle
En revanche, les évènements portés par des leaders clairement identifiés ont fait courir les foules journalistiques. L’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire dirigé par Stephen Harper a ainsi été LA nouvelle marquante de l'année, soit «celle qui a fait l’objet de la plus grande médiatisation sur une période de sept jours, tant au Québec que dans l’ensemble du canada», selon Influence Communication. Là encore, loin des idées et des idéaux, «23,47% de toute la couverture accordée à la campagne a porté sur les sondages et les controverses, ce qui équivaut à presque une nouvelle sur quatre». Juste derrière, le décès de Jack Layton se classe au second rang des évènements les plus médiatisés de l'année. Dans les heures qui ont suivi l'annonce mortuaire, une nouvelle sur cinq au Québec était vouée au défunt chef néo-démocrate.
Globalement, les faits divers, le sport, la politique et les nouvelles locales ont été les quatre grands thèmes qui ont occupé les médias québécois cette année, constituant 58% de l'actualité totale. À lui seul, bien qu'il est perdu du temps de glace cette année, le Canadien de Montréal a été à l'origine d’une nouvelle sur dix au Québec. Quant aux hypothétiques Nordiques et à leur amphithéâtre, ils se sont retrouvés à 14 reprises dans le top 5 des nouvelles les plus médiatisées de la semaine. Ainsi, 14 des 25 personnalités les plus médiatisées au Québec sont issues du monde du hockey. Une liste à laquelle on pourrait ajouter deux figures au premier plan dans le dossier de l'amphithéâtre de Québec, soit le patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, et le maire de Québec, Régis Labeaume, respectivement première personnalité du monde des affaires, et 14e personnalité toutes catégories.
Dans ce contexte, Influence Communication se questionne de l'impact sur certains thèmes de l'actualité d'un retour d'une équipe de la Ligue nationale de hockey à Québec: «Bien qu’il soit clair que la presse québécoise ne doublera pas sa couverture du hockey, les quotidiens ne seront pas plus volumineux et les bulletins de nouvelles ne seront pas plus longs. Les médias devront donc diminuer une partie de leur contenu pour couvrir ce nouvel acteur de l’actualité québécoise. Il est permis de croire que notre intérêt pour l’ensemble des sujets à faible rendement, comme le tissu social, la pauvreté, les aînés ou même la culture, sera affecté par le retour des Nordiques».
Déjà, les aînés, les autochtones et la pauvreté équivalent au poids médiatique sur une année du joueur David Desharnais. Outre ces deux thèmes oubliés répertoriés par Influence Communication, NewsWatch Canada pointe 25 dossiers d'importance qui sont passés inaperçus cette année. Son répertoriés aux cinq premiers rangs: les négociations secrètes entre le Canada et l'Europe sur un traité de libre-échange, les atteintes aux droits humains et à l'environnement causées par les compagnies minières canadiennes à l'étranger, l'influence du lobbyisme des entreprises sur l'adoption des lois, la crise des soins de longue durée pour les personnes âgées et la violence endémique contre les femmes autochtones – un sujet qui fera d'ailleurs l'objet d'une enquête de l'ONU dans les prochains mois.
Mise à jour: 14/12/11
Le professeur Frédérick Bastien, du département d'information et de communication de l'Université Laval, questionne la méthodologie d'Influence Communication. En 2008, il mettait en doute sur ProjetJ l'exactitude des données de la firme étant donnée son manque de transparence sur ces méthodes d'analyses. Le président d'Influence Communication, Jean-François Dumas, lui a répondu ici.
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