Négociation collective: les pigistes s’activent

L’Association des
journalistes indépendants du Québec (AJIQ) s’active pour que le Rapport Payette
ne s’empoussière pas sur une tablette. En lien avec la seconde recommandation du
rapport, elle organise une soirée d’information sur la négociation collective et
la Loi sur le statut de l’artiste.

Dans son
rapport, le Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information au
Québec, piloté par Dominique Payette, s’inquiète de la situation économique et
professionnelle des journalistes indépendants. Situation qui rime bien souvent
avec précarité.
Les journalistes pigistes gagnent en effet en moyenne un
salaire trois fois moins élevé que leurs collègues salariés.

Le tarif des magazines stagne aux alentours de 100
dollars le feuillet (1500 caractères), alors qu’il est de 250
dollars au Canada anglais. Dans ces conditions, la moitié des répondants à un sondage mené en 2002
par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec ont déclaré gagner
moins de 30 000 dollars par an et se livrer à des activités hors du journalisme
pour joindre les deux bouts.

Pour remédier à cette
situation, le Rapport Payette réclame
une intervention vigoureuse du gouvernement afin que les pigistes bénéficient de
conditions contractuelles et professionnelles justes leur permettant de produire
une information de qualité. Il recommande que soient attribuées aux journalistes
indépendants des conditions apparentées à celles dérivées de la loi québécoise
sur le statut des artistes, la Loi 90.

Cet encadrement
légal datant de 1987 structure le droit d’association et de négociation des
artistes. Elle leur
confère une identité juridique et fiscale de
travailleur autonome et leur permet de
négocier collectivement des conditions minimales de travail et un contrat type,
ce que revendique l’AJIQ depuis deux décennies avec le support de la Fédération
nationale des communications (FNC).

La soirée
d’information de l’AJIQ se tiendra le 7 juillet dans les locaux de la FNC, à
Montréal. Elle débouchera sur la formation d’un comité chargé de proposer des
solutions et des façons de faire concrètes à la ministre des Communications,
Christine Saint-Pierre. Celle-ci
a affirmé en avril avoir «la conviction profonde» de devoir s’interroger et
intervenir dans ce dossier, mais seulement si elle obtient la collaboration des
professionnels du milieu.

Voir aussi:

L’AJIQ salue le Groupe Payette