Des
centaines de journalistes venus des quatre coins de la planète
s’entassent depuis quelques jours dans un espace d’à peine 100
mètres carrés en plein désert d’Atacama pour couvrir l’histoire de
l’heure: le sauvetage des 33 mineurs chiliens coincés sous terre
depuis le début du mois d’août.
Cette
cohue médiatique épuise les familles des mineurs sur-sollicitées
par la presse tout en rendant le travail sur place très difficile.
La journaliste brésilienne Manuela Franceschini a confié
à l’AFP: «c’est très difficile de travailler, c’est comme un
cirque, un show de la tragédie. C’est explicable, mais c’est quand
même de la folie».
Une
couverture aussi intense de cet événement était-elle réellement
nécessaire? Certainement pas selon Jeremy Littau de l’Université
Lehigh. S’il admet qu’il s’agit d’une magnifique histoire humaine à
raconter, il note sur son blogue qu’elle touche somme toute bien peu
de gens par rapport au tremblement de terre qui a affecté
le Chili récemment dans la quasi-indifférence médiatique.
Il
souligne également qu’il est paradoxal de consacrer autant de
ressources à ce seul événement alors que la grande majorité des
rédactions de la planète se débattent actuellement avec des
budgets tronqués et ferment leurs bureaux à l’étranger les uns
après les autres.
Pour aller plus loin:
Chile
is a story about journalism’s failure
2000
media staff cover Chile mine rescue, with reports of more than 50
from BBC
Les
proches des 33 mineurs lassés de la “cohue” médiatique
La
folie médiatique s’empare du camp des familles des mineurs
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