Médias : portrait sombre mais pas noir

Lise Millette, ProjetJ

Project for Excellence in Journalism a publié un rapport sur l’état de la presse américaine. Les chiffres décapent: les revenus publicitaires des journaux ont chuté de 23% au cours des deux dernières années; certains sont en faillite, d’autres ont perdu les trois quarts de leur valeur et près d’un journaliste sur cinq qui travaillait dans un journal en 2001 n’y travaille plus aujourd’hui.

Deux éléments accélèrent cette déroute : la migration vers le web augmente et la crise économique sévit. Selon l’enquête, la récession a au moins doublé les pertes de revenus en 2008 et 10% des salariés ont été remerciés, particulièrement chez les correspondants étrangers et dans la presse magazine.

Malgré tout, la situation n’est pas aussi sombre qu’elle le paraît et le rapport ne soutient pas la thèse voulant que les journaux soient à l’agonie puisqu’il subsiste encore 48 millions de copies distribuées quotidiennement.

En fait, le problème ne tient pas à la crédibilité ou à l’audience, mais strictement aux revenus générés par l’information. En définitive donc, la situation demeure favorable : les gens continuent de consommer de l’information, mais de d’autres façons. L’industrie médiatique est lente à s’y adapter correctement tout simplement parce qu’elle ne pense pas comme l’Internaute qui se contruit un réseau fractionné et à la carte.

Rapport complet

Jeudi 19 mars 2009