Le public n’a pas de doute quant à la crédibilité des médias au Québec. Par contre, il n’a pas le sentiment que la presse exerce son travail librement face aux pouvoirs politiques et économiques.
Ce constat est tiré du premier Baromètre des médias de la Chaire de recherche en éthique du journalisme (CREJ) de l’Université d’Ottawa.
Selon un sondage CROP réalisé en octobre 2009, 50% des répondants expriment des doutes sérieux sur la capacité de résistance des journalistes à l’égard de l’argent et des jeux politiques. Ces personnes indiquent que certaines couvertures s’effectuent peut-être par intérês, que
les journalistes ne rapportent pas tout ce qu’ils savent et taisent des informations importantes.
Une majorité de répondants (58%) considèrent aussi que la concentration de la presse nuit à une information de qualité. Une perception plus prononcée chez les hommes, les personnes qui ont fréquenté l’université et dont les revenus du foyer sont supérieurs à 80 000 $ par année.
Médias favorisés
Pour ce qui est de la crédibilité, la télévision se démarque des autres plates-formes. Ainsi, 82% des personnes interrogées avancent que les choses s’y sont passées vraiment ou à peu près comme le raconte le média. Cette proportion chute à 75% pour les journaux, 74% pour la radio et 56% pour les informations en ligne.
Autre élément à souligner, l’appartenance à certains groupes de presse influence aussi la crédibilité des informations rapportées. Pour 39 % des répondants, les médias de la Société Radio-Canada offrent la meilleure qualité d’information, contre 27 % pour les médias de Quebecor et 12 % pour le groupe Gesca. Le Devoir obtient la faveur de 7 % des répondants et V, l’ancien TQS, récolte 2% tout comme Télé-Québec. Ajoutons également qu’en dehors des grands centres, le jugement favorable à Quebecor s’accroît.
Mettre les journalistes au pas
Pour regagner la confiance du public, 34% des répondants estiment que le Conseil de presse devrait céder sa place à un tribunal spécialisé en déontologie du journalisme. Ils avancent que les journalistes devraient être mis à l’amende en cas de dérogation. A peine 20% des personnes sondées font confiance au Conseil de presse du Québec (CPQ) pour « assurer que les journalistes respectent l’éthique et la déontologie de leur métier ».
Le sondage téléphonique d’opinion a été réalisé auprès de 1000 personnes, du 15 au 25 octobre
2009. La marge d’erreur est de 3 %, 19 fois sur 20.
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