La guerre de Libye a fait deux
nouvelles victimes parmi les journalistes. Le Britannique Tim
Hetherington et l’Américain Chris Hondros, photographes
respectivement pour Vanity Fair et Getty Images, ont
tous deux été tués par un tir de mortier à Misrata, ville
assiégée par les troupes du colonel Mouammar Kadhafi. Deux autres
photographes qui se trouvaient avec eux, Michael Christopher Brown de
Corbis et l’indépendant Guy Martin, ont été blessés.

Tim Heherington a couvert de nombreux
conflits au cours de la dernière décennie, notamment celui du
Libéria. Les Montréalais ont pu admirer son travail dans le cadre
de l’exposition World Press Photo en 2007. Cette année-là, il avait
remporté ce prestigieux concours international pour ses photos de
soldats américains en Afghanistan. Ces mêmes clichés lui ont
inspiré le documentaire Restrepo, qui lui a valu une
nomination aux Oscars et le grand prix du jury du Festival de
Sundance en 2010.

Chris Hondros était lui aussi un
photographe de guerre chevronné. Ses photos des conflits du Kosovo,
de l’Angola, de la Sierra Leone, de l’Afghanistan et de l’Irak ont
fait le tour du monde. Hier, un de ses clichés de Lybie faisait la
une du Washington Post. Il a lui aussi couvert la guerre
civile au Liberia ce qui lui a valu une nomination pour le prix
Pulitzer et, en 2005, il a remporté la médaille d’Or Robert Capa
pour son «courage et son initiative exceptionnels» en Irak.

La mort de ces deux photoreporters
porte à quatre le nombre de journalistes tués en Libye depuis le
début du conflit. Le mois dernier, le cameraman d’Al-Jazeera,
Ali Hassan Al Jaber,
et le fondateur de la télévision en ligne Libya Al-Hurra,
Mohamed Al-Nabous, ont tous deux été tués à Benghazi.
Mondialement, 18 journalistes et 2 collaborateurs des médias ont
trouvé la mort en fonction depuis le début de l’année, selon
Reporters sans frontières.