Les prix de l’indépendance

Lise Millette ProjetJ, 7 juin 2009 |

Fatigués d’entendre que la pige n’est qu’un passage obligé et qu’elle entretient le misérabilisme des forçats de l’information, les journalistes indépendants du Québec se sont dotés d’un concours exclusivement dédié à ceux qui exercent leur métier de manière autonome, sans filet et en marge des avantages des salariés.

Ce Gala visait essentiellement à démontrer l’excellence du travail à la pige. Un effort de valorisation en quelque sorte, alors que les journalistes indépendants se font toujours nombreux et où le contexte médiatique fait en sorte que cette tendance ne sera pas révolue, loin de là.

La soirée ciblait également un autre objectif, celui de faire de l’Association des journalistes indépendants (AJIQ) autre chose qu’un groupe de pression. L’AJIQ poursuit bien sûr son travail de représentations pour préserver les droits des pigistes (tout particulièrement sur la question des droits d’auteurs) et sur les conditions d’exercisme de cette profession (on reconnaît à l’AJIQ la revendication d’un tarif de 100$ le feuillet), mais elle tenait également à souligner que le journalisme indépendant est aussi porteur de talent.

Outre l’attribution des prix, le Gala a permis de souligner le travail effectué par l’avocat Normand Tamaro, spécialisé en droits d’auteur, abondamment consulté au sujet des contrats imposés par différentes entreprises de presse.

Le premier Gala des Grands Prix du journalisme indépendant a été célébré le 4 juin au Lion d’Or de Montréal en compagnie de Christian Vanasse qui a animé la soirée avec brio. Membre du groupe Les Zapartistes, connu notamment pour sa revue de l’année caustique, il s’est livré à une performance mettant en scène le p. -d.g. de Quebecor, Pierre-Karl Péladeau. Ce sketch est disponible sur YouTube.

Écoutez aussi nos entrevues avec Me Tamaro et Lili Marin, primée dans la catégorie critique culturelle.