Les multi plates-formes ou le développement stratégico-anarchique

Avec l’évolution rapide d’Internet et la mouvance des gens vers les sites et canaux spécialisés, il n’est pas surprenant que les médias développent les plates-formes extérieures à leur champ de compétences. Ils cherchent à fidéliser leurs lectorats et auditeurs.

Les journalistes sont pressés de s’adapter à ces changements, comme en témoigne les récentes demandes patronales, notamment au Journal de Québec, au Journal de Montréal, mais également dans plusieurs autres syndicats. Le journalisme pur et cantonné dans une seule plate-forme est pratiquement disparu.

Certains allèguent que des pressions ont été exercées sur des journalistes et que ceux qui se montraient plus réfractaires, ont été placés sur la voie d’évitement. « C’est dommage que les journalistes doivent subir ces contraintes parce qu’ils ne sont pas à l’aise avec le multi plates-formes. Le journaliste doit avoir la liberté de choisir. Chose certaine, éventuellement, les compétences en multimédia deviendront un critère d’embauche», estime Jean-Hugues Roy, journaliste à la télé de Radio-Canada et chargé de cours à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM).

De passage au Congrès de la FPJQ en décembre dernier, Tom Kent, directeur adjoint à la rédaction pour l’Associated Press (AP), a abondé dans le même sens, affirmant que la démonstration a été faite : le web est plus rapide que la radio et la télévision. Les journalistes de l’agence ont été invité à se mettre au goût du jour. »

« L’objectif était de faire interagir et faire comprendre aux journalistes l’importance du multimédia. Ceux qui ne voulaient pas n’étaient pas obligés de suivre une formation, mais tout le monde était obligé de s’adapter au multimédia et de penser multimédia », révèle M. Kent.

Pour que les journalistes réalisent l’importance que joue le multimédia dans la transmission de l’information, les dirigeants de l’AP ont créé le concours « Pensez multimédia » pour le reportage de la semaine. « On n’a pas remplacé nos photographes par des reporters.  On a plutôt fait en sorte que les reporters pensent aussi comme des photographes, parce qu’on ne peut pas avoir des photographes partout, tout le temps. Il arrive qu’on pense qu’un événement n’a pas besoin de photographe et que finalement on aurait en avoir un, alors le journaliste prend les photos », explique-t-il.

Pour améliorer l’efficacité du travail, Tom Kent précise qu’« on a arrêté de faire des choses qui ne servaient à rien, c’est-à-dire que le sujet doit être approuvé avant de partir en reportage. Avant il arrivait qu’on envoie quelqu’un sur un événement, mais la nouvelle n’attirait pas nécessairement les lecteurs. Aujourd’hui, on fait 10 à 20% moins de dépêches, mais les gens n’ont pas remarqué ce changement parce que la qualité de l’information est meilleure », relate M. Kent.

Les journalistes sont pressés de s’adapter à ces changements, comme en témoignent les récentes demandes patronales, notamment au Journal de Québec, au Journal de Montréal, mais également dans plusieurs autres conventions collectives négociées récemment. Le journalisme pur et cantonné à une seule plate-forme est pratiquement disparu.

Pour améliorer l’efficacité du travail, Tom Kent précise «on a arrêté de faire des choses qui ne servaient à rien, c’est-à-dire que le sujet doit être approuvé avant de partir en reportage. Avant il arrivait qu’on envoie quelqu’un sur un événement, mais la nouvelle n’attirait pas nécessairement les lecteurs. Aujourd’hui, on fait 10 à 20% moins de dépêches, mais les gens n’ont pas remarqué ce changement parce que la qualité de l’information est meilleure », relate M. Kent.

 20 janvier 2009