Les journaux, sur le point de disparaître?

Dans une lettre d’opinion publiée par Le Devoir, Pierre Desjardins, qui est auteur et professeur de philosophie, s’intéresse au déclin des journaux qui sont «en danger».

Pour étayer ses propos, il cite quelques données. Ainsi, selon l’Étude de la presse d’information quotidienne, presque la moitié des lecteurs (45,5 %) sont âgés de plus de 50 ans. L’Association des journaux américains rapporte que c’est à peine plus d’un jeune sur cinq (22 %), âgé de 18 à 24 ans, qui lit un journal. Chez les 25 à 34 ans, cette proportion est environ du tiers (35 %).

Pierre Desjardins rappelle que les plus récentes générations se tournent vers Internet pour s’informer. En matière de médias sous forme imprimée, ce sont plutôt les journaux gratuits qui obtiennent leur préférence, comme c’est le cas à Montréal avec les journaux Voir et Métro. Le journal 24h, s’inscrit évidemment dans cette même tendance.

Avec une baisse des tirages et des coûts de production de plus en plus élevés, les quotidiens se transforment, toujours selon l’auteur de cette lettre d’opinion, en « sorte d’almanach du peuple offrant en série à ses lecteurs de multiples reportages qui sont payés en grande partie par des commanditaires ». Le signataire fait ainsi référence, sans plus de précision, à certaines chroniques traitant de sport ou d’automobile.

Il affirme aussi, mais sans les nommer, que certaines agences de presse emploient à peu de frais des journalistes en Inde pour «rédiger des analyses financières complexes qui seront ensuite vendues et publiées dans de grands quotidiens de Londres, Paris, New York ou Montréal».

Ultimement, l’auteur et professeur de philosophie se demande, sans apporter de réponse, si les journaux pourront «encore longtemps continuer à desservir la population correctement en produisant de l’information fiable et objective».

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Jean-Daniel Bourdon, journaliste indépendant