Antoine Robitaille, Le Devoir |

Les politiciens considèrent de plus en plus les émissions d’humour
comme des incontournables. Après le quatrième pouvoir, celui de la
presse, un cinquième pouvoir, «humoristique» celui-là, serait-il en
train de naître?

Québec — Jean Charest et Pauline Marois qui font la pub de la très
attendue émission de Marc Labrèche, dont la première sera diffusée ce
soir à la télévision de Radio-Canada. Stéphane Dion qui va chez Infoman
après avoir critiqué ce type d’émission pendant des années. Bob Rae qui
se jette nu à l’eau avec Rick Mercer. Les humoristes ont un tel pouvoir
aujourd’hui que les politiciens les considèrent comme des
incontournables. Dans l’entourage de Mario Dumont, par exemple, on
s’est désolé du fait que «le chef de l’opposition» n’ait pas été invité
à figurer dans la publicité de Labrèche. Du reste, même si l’émission
Et Dieu créa… Laflaque présente depuis l’automne un portrait plutôt
dur du chef adéquiste — ce qui, du reste, a coïncidé avec sa baisse
dans les sondages –, un de ses conseillers refuse de s’en plaindre. Au
contraire, répond-t-il, «tout le monde nous dit: “Enfin, Mario a sa
marionnette!” Sinon, t’es pas important».