Lise Millette, ProjetJ – 27 mai 2009 |

La décision du Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) au
sujet du Bye Bye 2008 est-elle une démonstration de ce que pourrait
faire l’organisme en cas de plainte à l’égard d’autres émissions ou
productions relevant, par exemple, du domaine journalistique? Pourquoi
cette question? Tout simplement parce que différents diffuseurs
(Astral, CORUS, TVA, TQS entre autres) se sont retirés du Conseil de
presse pour rejoindre les rang du CCNR qui deviendrait alors leur seul
organe d’autoréglementation.

Ces diffuseurs allèguent qu’il n’y a pas lieu d’être soumis à deux instances qui peuvent répondre de leur contenu et trancher en cas de plainte. Au moment de ce retrait, les questions de la pertinence et de la capacité de l’organisme d’assumer cette responsabilité ont été soulevées.

La décision rendue à l’égard du Bye Bye témoigne qu’il y a bien eu réflexion et analyse derrière le blâme posé à l’égard de Radio-Canada. Dans sa décision, le comité soutient que «l’intention de faire rire n’enlève pas à la SRC sa responsabilité d’éviter de diffuser du contenu stéréotypé abusif, dénigrant ou indûment négatif.»

Au-delà de cette prise de position à l’égard de la société d’état, il y a lieu d’observer un précédent : le CRTC a confié l’analyse au CCNR, alors que Radio-Canada n’y adhère même pas. Il y a eu transfert de responsabilités et le battage médiatique entourant cette nouvelle a généré un bruit positif à l’égard du Conseil canadien des normes de la radiotélévision.

Bien évidemment, il ne s’agit pas ici d’un reportage ni d’une production journalistique, mais il y a lieu de se demander tout de même si le CCNR ne bénéficiera pas, indirectement peut-être, de cette visibilité pour rétablir une crédibilité malmenée. À quand maintenant une décision sur un contenu informatif?