L’avenir de la presse écrite par la philanthropie

Le Toronto Star et le New-York Times en viennent au même constat: pour sauver la presse écrite, mieux vaudrait transformer les médias en organismes subventionnés plutôt que d’essayer de maintenir à flots des entreprises de presse pour qui les profits tendent à disparaître.

Selon leurs analystes, plusieurs quotidiens savent déjà qu’ils ne survivront pas au passage numérique. En fait, seules quelques grandes fondations et quelques mécènes ont véritablement les moyens de soutenir la presse. 

ProPublica, basée à New-York, opère avec des fonds de 10 millions de $ en provenance de fondations. Cet argent permet déjà à des journalistes de mener des dossiers subventionnés par des entreprises philanthropiques. Cette manière de financer l’information est perçue comme la seule véritable voie d’avenir si on veut préserver l’intégrité de la presse et s’assurer que la qualité de l’information ne soit pas sacrifiée par la nécessité d’atteindre la rentabilité.

La presse écrite joue présentement son avenir et le président français Nicolas Sarkozy fait office de précurseur au chapitre de la nécessaire nouvelle manière de penser la presse. L’État devrait jouer un rôle plus actif, ce qui relance par contre le débat de l’indépendance journalistique. Il a tout de même annoncé récemment vouloir offrir aux jeunes de 18 ans, un abonnement d’un an gratuit pour le média imprimé de leur choix, une manière de stimuler un lectorat qui déserte ce type de presse.

L’hémorragie est bien présente dans les salles de rédaction et il importe de procéder rapidement à un changement de garde. Au cours des dernières années, les salles de rédaction du New York Times, du Wall Street Journal, du Washington Post, du Chicago Tribune, du Los Angeles Times et du San Francisco Chronicle ont réduit considérablement leurs effectifs et le nombre de correspondants américains a chuté de 25% entre 2002 et 2006.