Il y a un an, la direction de La
Presse menaçait de suspendre sa publication si elle n’arrivait
pas à s’entendre avec ses employés sur une nouvelle convention
collective. C’est maintenant au tour du Soleil, lui aussi
propriété de Gesca, de négocier avec ses salariés, et comme à
Montréal les négociations semblent difficiles dans la capitale.
En page deux du journal samedi, le
président et éditeur du quotidien, Claude Gagnon, a en effet fait
une sortie publique sur les négociations en cours. Soulignant que Le
Soleil a subi «des pressions sur ses revenus publicitaires et
son tirage», il plaide pour une «mise à niveau des conditions de
travail afin qu’elles correspondent à celles qu’on trouve partout en
Amérique du Nord».
Pour Claude Gagnon, l’adaptation doit
se traduire par un horaire de travail de 35 heures sur cinq jours (et
non 32 heures sur quatre jours comme c’est le cas actuellement), tout
en imposant un gel des salaires. Il souligne que «ces aménagements
sont des conditions essentielles au renouvellement des conventions
collectives de manière à nous permettre de réduire notre structure
de coûts, sans mise à pied, dans le plus grand respect de nos
employés».
Le président du syndicat de la rédaction Baptiste
Ricard-Châtelain a manifesté son étonnement devant la sortie
publique de son président-éditeur. «C’est regrettable et ce
n’est pas digne de la direction d’une institution d’information
comme Soleil. On fait preuve ici de mauvaise foi», s’est-il
désolé, au micro de l’agence QMI.
Négo en cours au sein des six
quotidiens régionaux de Gesca
Le discours de la direction du Soleil
rejoint celui de Guy Crevier, le président-éditeur de La Presse
et président de Gesca, ainsi que celui des autres patrons des
quotidiens du groupes soit Le Droit de Ottawa-Gatineau, La
Tribune de Sherbrooke, La Voix de l’Est de Granby, Le
Nouvelliste de Trois-Rivières, Le Quotidien et
Progrès-Dimanche de Saguenay.
Du côté salarial, les 12 syndicats
représentant les 750 employés de la rédaction, de la publicité,
de la production et du travail de bureau dans les six quotidiens
régionaux du groupe négocient de façon coordonnée avec
l’employeur afin de mieux protéger les emplois et les conditions de
travail qu’ils jugent nécessaires au maintien de la qualité de
l’information régionale. En décembre, ils estimaient que Gesca
souhaitait leur imposer des concessions de plus de 10 millions de
dollars alors que ses journaux régionaux sont rentables.
À La Presse, les employés ont
accepté fin novembre que la semaine de travail passe de 32 heures
sur quatre jours à 35 heures sur cinq jours. Ils ont également
consenti à un gel de salaire de trois ans et fait des concessions
sur les congés, le régime de retraite et les assurances
collectives.
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