La tablette multimédia, un moteur de consommation d’info

Plus de la moitié des adultes américains qui possèdent une tablette multimédia s'en servent pour s'informer et le tiers s'informent plus depuis qu'ils possèdent cet outil, selon une récente étude du Pew Research Center's Project for Excellence in Journalism.

Plus de la moitié des adultes américains qui possèdent une tablette multimédia s'en servent pour s'informer et le tiers s'informent plus depuis qu'ils possèdent cet outil, selon une récente étude du Pew Research Center's Project for Excellence in Journalism. Au Québec, les utilisateurs de tablettes sont eux aussi de grands consommateurs d'information, d'après les résultats d'une étude de Transcontinental Interactif rendus publics hier dans le cadre du Festival Montréal Digital.

Aux États-Unis, 11% des adultes possèdent une tablette multimédia et 77% l'utilisent quotidiennement en moyenne 90 minutes, selon le sondage du Pew Research Center mené auprès de 5014 Américains entre le 30 juin et le 31 juillet en collaboration avec le Groupe The Economist – marge d'erreur de plus ou moins 5,5 points de pourcentage. 53% des utilisateurs de tablette s'en servent pour s'informer quotidiennement, 42% lisent des analyses et articles de fond régulièrement, 30% affirment consommer davantage d'information qu'auparavant et 33% se tournent vers de nouvelles sources d'information. Les sources écrites sont cependant priorisées. 71% des usagers de tablettes préfèrent en effet plutôt lire qu'écouter, ce qui tranche avec l'ensemble de la population américaine puisque seulement 45% des Américains en général préfèrent s'informer en lisant.

Au Québec, selon les résultats de l'étude qualitative menée par Transcontinental Interactif auprès de 30 Québécois entre juin et octobre, la consommation d'information arrive au second rang, juste derrière la gestion de courriel et de réseaux sociaux, dans la liste des usages de l'iPad. La vidéo, la télévision et la radio arrivent respectivement en huitième, neuvième et onzième – et dernière – position. Les magazines ne bénéficient cependant pas de la soif d'information des usagers de tablettes. La plupart des lecteurs leur préfèrent les applications des journaux ou leur site web. Aucun des usagers sondés n'a mentionné la lecture d'un magazine auquel il était abonné et quelques-uns ont mentionné avoir acheté un numéro unique de la populaire revue française Paris-Match.

Les applications et la monétisation

Quant aux applications dédiées, elles sont loin de faire l'unanimité. La moitié des Québécois sondés les utilisent pour leur fluidité d'usage, tandis que l'autre moitié les boudent jugeant qu'elles n'apportent pas de valeur ajoutée aux sites web. Les applications ne tiennent pas non plus le haut du pavé aux États-Unis. Selon les données du Pew Research Center, 40% des Américains leur préfèrent les sites web, 31% les utilisent en combinaison avec les sites web et 21% n'utilisent qu'elles pour consommer de la nouvelle. Toutefois, selon les chercheurs, les éditeurs devraient continuer à investir dans la création d'applications attrayantes, car leurs usagers sont de plus grands consommateurs d'information que les autres utilisateurs de tablettes. Ils exigent cependant une expérience utilisateur renouvelée.

«Les applications d'information sont en concurrence non seulement entre elles, mais aussi avec les sites web, les jeux et les autres applications non liées à l'information. Pour être attrayantes, elles doivent assurer une expérience de haute qualité aux utilisateurs», explique la CEO de McPheters & Company's iMonitor service à Adage. Son entreprise a récemment dévoilé les résultats de «The State of the App». Cette étude a évalué la qualité de 3000 applications à travers le monde en notant notamment leur fonctionnalité, leur design, leur navigabilité, leur interactivité, la présence de vidéo et d'audio, l'intégration des réseaux sociaux et la qualité des publicités. Selon la firme, tous ses critères sont déterminants dans le succès commercial d'une application d'information, plus que toute autre variable, dont son prix.

Toutefois, selon le Pew Research Center, 83% des Américains affirment que la gratuité ou le bas prix est un facteur majeur dans leur choix de télécharger un contenu. Au sein de cette tranche de consommateurs, seulement 21% seraient prêts à payer 5 dollars par mois pour accéder à leur source favorite. Seulement 14% des sondés ont déjà payé pour accéder à de l'information sur leur tablette et 23% paient un abonnement numérique à un média. Les tablettes ne sont donc pas l'Eldorado espéré. Cependant, investir dans le numérique n'est pas une option, car leurs usagers ont d'ores et déjà commencé à délaisser les autres supports pour consommer de l'information. Aux États-Unis, 8 utilisateurs de tablette sur 10 ont en effet troqué leur ordinateur pour leur nouvel appareil afin de s'informer, 59% préfèrent leur tablette au journal papier et 57% la préfère aux informations télévisées.