Moins d'un an après avoir été nommé chef de bureau à l'Assemblée nationale pour CTV, Kai Nagata a claqué la porte vendredi en publiant un long manifeste devenu viral en quelques heures. À 24 ans, il jouissait d'un poste prestigieux qui fait rêver bien des journalistes même plus âgés que lui, mais, confronté quotidiennement à l'information spectacle, il a perdu la foi et estime que le journalisme télévisuel est de plus en plus sans intérêt.
Moins d'un an après avoir été nommé chef de bureau à l'Assemblée nationale pour CTV, Kai Nagata a claqué la porte vendredi en publiant un long manifeste devenu viral en quelques heures. À 24 ans, il jouissait d'un poste prestigieux qui fait rêver bien des journalistes même plus âgés que lui, mais, confronté quotidiennement à l'information spectacle, il a perdu la foi et estime que le journalisme télévisuel est de plus en plus sans intérêt.
«L'information est un produit de consommation. Les réseaux de télévision privés sont censés faire de l'argent. Toutes les stations, financées par des fonds publics ou non, veulent maintenir ou augmenter leur audience», explique le journaliste.
Or, comme il aime le sucre et continue d'en consommer même s'il sait que ce n'est pas bon pour la santé, l'être humain aime le vide télévisuel ce qui colore l'information qui est produite à la télévision, poursuit-il soulignant le tiraillement perpétuel entre intérêt public et curiosité public qui habite les salles de nouvelles.
Dans cet esprit, les reporters télé sont souvent embauchés davantage pour leur physique que pour leurs talents journalistiques, note Kai Nagata parlant de son malaise face à une industrie qui sexualise tant sa main d’œuvre. On assiste ainsi à une course vers le plus bas dénominateur commun à laquelle même le diffuseur public a cédé, selon l'ancien reporter de CBC.
Ainsi, les reportages liés à la protection du consommateur ont supplanté les sujets politiques et la récente visite royale a mobilisé près de 1400 journalistes et des heures et des heures d'antenne.
S'inquiétant des politiques du gouvernement conservateur, le jeune journaliste originaire de Vancouver exprime également un profond malaise relativement à la nécessaire objectivité journalistique. «En tant que reporter, j'ai l'impression d'avoir retenu ma respiration. Chaque question que je posais, chaque tweet que j'émettais, et même chaque conversation que j'avais avec des amis ou des collègues devaient passer par un filtre qui retenait minutieusement mes opinions et mes valeurs.»
Le cri du cœur de Kai Nagata s'est rependu comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux au cours des trois derniers jours. Plus de 500 internautes l'ont commenté et il a été diffusé sur Twitter plus de 1500 fois au cours de la fin de semaine.
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