Journaliste en Indonésie cherche alternatives à bas prix

Lise Millette, ProjetJ |

Grâce à une Bourse Nord-Sud, le journaliste Patrick Grandjean de
Radio-Canada s’est envolé en Indonésie pour observer la reconstruction de ce pays touché par un violent tsunami
en décembre 2004. Sur un tout autre angle, il examine la
diversité culturelle au sein d’un archipel réunissant de nombreuses minorités
religieuses.

Le séjour de Patrick Grandjean en Indonésie s’est déroulé du 27 avril au 5 juin. Il a réalisé ses reportages en
formule multiplateformes et a donc dû se frotter à de
nouvelles manières de procéder. Nicolas Weinberg, journaliste Internet et Services numériques à la société Radio-Canada, a travaillé à l’intégration du contenu. Il n’hésite pas à considérer ce voyage comme un pas vers un
nouveau type de journalisme.

Dans le carnet de Patrick Grandjean, on retrouve des images, des vidéos, des textes et
des extraits audio. Sa conclusion de l’expérience: si
l’envie lui reprend de tenter à nouveau l’aventure, il optera pour des
appareils encore plus petits et plus facilement transportables.

Outre
la nature des sujets à couvrir, Patrick Grandjean a aussi appris à
repousser le confort, si tant il en est, du métier et livrer en
fonction des possibilités. L’accès internet parfois défaillant
empêchait par moment l’envoi des reportages et selon la vitesse du
branchement, certains fichiers ont mis plusieurs heures à être transmis.
 
Il lui a aussi
fallu faire preuve de débrouillardise. Pas question de se payer une
connexion satellite. Cette option était trop coûteuse. Il lui fallait
plutôt miser sur l’accès dans un hôtel, dans un cybercafé ou par des
sites comme yousendit, en version gratuite.

Nicolas Weinberg résume encore. «Nous sommes parvenus à travailler à
distance, avec un journaliste professionnel localisé à des milliers de
kilomètres, qui a produit du contenu sérieux… avec un équipement
rudimentaire.»
 
La réflexion va plus loin. Au-delà d’avoir
rempli son mandat, Patrick Grandjean a vécu comment l’innovation
techologique pouvait être mise au profit du métier. Comment le web
pouvait servir à faire de l’information terrain, fouillée et
documentée, à des coûts relativement plus accessibles que les méthodes
traditionnelles.

Le projet de Patrick Grandjean a été à ce point concluant qu’il a donné naissance à une autre opération, celle de Catherine Chevrier-Turbide, gagnante d’un concours lancé par le Téléjournal.
C’est ce que Nicolas Weinberg appelle un nouveau type de journalisme…