JdeM : Plainte à la Commission des normes du travail

Lise Millette, Projet J

Le Syndicat des travailleurs de
l’information du Journal de Montréal (STIJM-CSN) a déposé une plainte
à la Commission des relations du travail
soutenant que la direction de
Quebecor utilise des briseurs de grève pour maintenir l’édition
quotidienne du Journal de Montréal.

Le syndicat assure avoir accumulé suffisamment d’éléments pour affirmer
que la direction a recours à des scabs et demande à la commission
d’émettre
une ordonnance pour que les textes de  l’agence QMI et des publications
7 jours, 7jours.ca, 24 heures, 24heures.ca, Ici, canoe.ca,
argent.ca ainsi que des hebdos régionaux appartenant à Quebecor ne
soient plus repris dans les pages du journal. La plainte
vise aussi des textes ou des photos en provenance du Journal de Québec

QMI dans la mire

Le syndicat soutient que l’agence
QMI, créée le 6 janvier 2009, soit moins de trois semaines avant le
début du lock-out, est ni plus ni moins qu’un outil pour contourner la
loi. Il déplore aussi que Quebecor Media utilise le travail de
journalistes et de pigistes en les transformant en briseurs de grève.

Le STJIM estime que le contrat que
tente de faire signer Quebecor Media aux journalistes-pigistes «est
tout aussi
immoral que le recours aux scabs» et selon le président Raynald
Leblanc, l’entreprise «abuse de la position privilégiée qu’occupe
l’empire au Québec en
demandant de lui céder leurs droits d’auteur, mais aussi leurs
droits
moraux pour la planète entière, et ce à perpétuité. C’est le comble de
l’indécence.»

La FPJQ demande une procédure accélérée

La fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) réclame une procédure accélérée
dans ce dossier. Indiquant que l’organisme ne cautionnera jamais
l’illégalité, le président François Bourque a déclaré que «les enjeux
du litige dans un média aussi important que le Journal de
Montréal concernent en effet non seulement tous les employés en cause
mais
aussi les centaines de milliers de citoyens qui y puisent leur
information.
Ils sont en droit de savoir dans quel contexte est produit leur
journal. On ne
peut pas laisser la situation pourrir dans l’attente d’une décision qui
tarderait.
»

La Fédération ne peut s’empêcher de relever des parallèles entre le
présent conflit et celui qui opposait Quebecor au Journal de Québec et invite les deux parties à revenir à la table de
négociation.

Réaction de Quebecor

En entrevue à La Presse Canadienne,
Quebecor a indiqué ne pas contrevenir à la loi et que la création de
l’agence QMI était un projet qui était en gestation depuis environ deux
ans.