Internet n’est pas un concurrent, mais un vecteur

Le président du New York Times, Scott Heekin-Canedy, insiste : Internet
n’est pas à l’origine de ses difficultés financières, au contraire,
c’est peut-être ce qui lui permettra de survivre. Une position qui détonne, certes, mais dont l’explication est loin d’être tirée par les cheveux.

Le
journal a été parmi les premiers titres à négocier une entente avec
Amazon, en 2007, pour diffuser son contenu sous forme électronique.
Résultat? Près de 25 000 nouveaux abonnés, dont la moitié étaient des
lecteurs du site Internet, et non du papier. Scott Heekin-Canedy jure
que la révolution technologique permet “d’amener le journal dans des
endroits où l’édition papier n’est pas”, ce qui demeure un avantage. La
prochaine étape, consisterait à faire en sorte que les nouvelles soient
offertes sur les téléphones intelligents, les netbooks et le papier
électronique.

En ligne, le site du New York Times atteindrait des pointes de 16,8 millions de visiteurs uniques aux Etats-Unis, une manne qui ne paie pas encore, certes, mais qui sera peut-être bientôt lucrative. Puisque le marché publicitaire a des limites, les patrons cherchent à stimuler une contribution des lecteurs, en introduisant des sections payantes et de contenus exclusifs, comme des conférences en ligne, qui deviendraient accessibles avec un abonnement. En somme, on glisserait vers une modèle dit progressif.

Et le papier? Heekin-Canedy jure qu’il n’est pas encore au bout de son rouleau. Selon lui, l’âge moyen des lecteurs est légèrement au-dessous de la cinquantaine. Il conserve donc bon espoir qu’il survive encore de bonnes années. Il fonde cette perception sur le fait que 70% des abonnés le sont restés, et ce, même s’ils consultent la version en ligne. D’ailleurs, pour lui, le papier génère un certain plaisir, alors que le web entretient une fonctionnalité, celle par exemple de “faire suivre” un article. Le web, conserve essentiellement une “dimension sociale”, dont il faut maintenant tirer profit.