L’auteur de ce texte est François Le Blanc, président de la section acadienne de Union de la presse francophone.
Ainsi, la ville de Caraquet modifie sa
politique de communication avec les médias. Les journalistes pourront
aborder plus d’un sujet lors d’une rencontre avec le maire ou les
autorités municipales.
Il s’agit d’une bien mince victoire pour
les journalistes qui couvrent la scène municipale. Après tout, un
rempart persiste toujours entre les politiciens et les journalistes :
ils devront toujours passer par la secrétaire municipale adjointe pour
obtenir une entrevue. Le maire de Caraquet, Antoine Landry, a quand même
promis une certaine ouverture en étant moins restrictif.
Mais, la procédure ralentit l’accès à
l’information. On me dit, dans un certain cas, qu’il a fallu 48 heures à
un journaliste pour obtenir une simple confirmation pour un article.
Chaque fois qu’un journaliste n’a pas un
accès direct à un élu, la liberté de la presse est amochée; l’intérêt
public est mal servi.
Pourquoi les reporters ne peuvent-ils pas
communiquer directement avec les personnes concernées? Après tout, un
citoyen peut appeler son conseiller municipal et lui parler facilement
s’il a un problème ou s’il veut discuter des affaires de la ville. Le
journaliste n’a pas cette liberté.
Bien sûr, toute personne qui accorde une
entrevue a le droit de se préparer. C’est légitime. Et les journalistes
se doivent de leur accorder le temps de le faire dans un délai
raisonnable, tout en ayant conscience des heures des tombées des médias.
Il faut rappeler que la politique de
communication avec les médias a été instaurée pendant que les
journalistes s’intéressaient à des dossiers chauds dans la municipalité.
Cette polémique a aussi permis de constater qu’un problème plus large existe au Nouveau-Brunswick.
La plupart du temps, les autorités
municipales répondent rapidement aux journalistes. Mais, dans de
nombreuses municipalités, les journalistes de la télévision et de la
radio ne peuvent enregistrer les débats des réunions (ouvertes au
public, donc aux médias) pour en mettre des extraits dans leurs
reportages. Une politique injuste envers la presse électronique.
Pourtant, le micro et la caméra sont des outils importants, au même titre que le marteau pour l’ouvrier.
Des collègues m’ont également fait part
de frustrations, ressemblant à ce que les journalistes vivent à
Caraquet. Quand il y a un dossier chaud, les élus ou les dirigeants
municipaux sont plus difficiles à joindre.
Pourquoi? Ce sont vos impôts (et les
miens) qui servent à faire vivre les municipalités et les gouvernements.
Ils ont un devoir de répondre pour faire connaître au public ses
décisions.
Les médias ne sont pas des courroies de
transmissions. Ils ne sont pas des relationnistes qui ne rapportent que
les bonnes nouvelles.
Les journalistes en région se plaignent
encore plus des relations avec le gouvernement provincial : pour avoir
des réponses, il y a de nombreux intermédiaires… et la cueillette
d’informations est difficile.
Et, que dire des deux régies de la santé?
Il est difficile d’avoir rapidement de l’information ou d’obtenir une
entrevue. Le reporter doit « demander l’autorisation » à un
relationniste.
La frustration est grande : un
journaliste de Moncton ou d’Edmundston, par exemple, doit passer par un
relationniste à Bathurst, même si l’hôpital est tout près.
Ces exemples ne sont pas des caprices de journalistes. Il s’agit d’une question du respect de la presse.
l’auteur de ce texte est François Le Blanc, président de la section acadienne de Union de la presse francophone. Ce texte a également été envoyé à L’Acadie Nouvelle, au Moniteur acadien, à L’Aviron, au Front et à L’Étoile.
Voir aussi: Caraquet impose des règles aux journalistes
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