America on Line (AOL) et The Huffington Post, alias HuffPo, ne font plus qu'un. Le portail a acquis hier le populaire site d'information pour 315 millions de dollars américains.
America on Line (AOL) et The Huffington Post, alias HuffPo, ne font plus qu'un. Le portail a acquis hier le populaire site d'information pour 315 millions de dollars américains. Ensemble, ils donnent naissance à Huffington Post Media, entité qui sera dirigée par la fondatrice du HuffPo, Arianna Huffington, et qui regroupera tous les contenus générés par le groupe AOL.
Contenus complémentaires
L'offre éditoriale des deux entreprises est parfaitement complémentaire, selon Arianna Huffington. En effet, tandis que son site est plutôt orienté sur l'information à caractère politique et les contenus plus légers, il traine les pieds au plan de l'actualité généraliste et du sport, ce qui est davantage la force d' AOL. Le portail a également placé ses pions dans l'information de niche en acquérant récemment le site spécialisé en technologie, TechCrunch, ou en absorbant le réseau de sites hyperlocaux Patch, par exemple.
La philosophie de ce réseau hyperlocal est d'ailleurs très proche de celle du HuffPo, selon Arianna Huffington. Pour celle que TechCrunch a rebaptisée «la rédactrice en chef d'Internet», Patch est «une incroyable infrastructure pour le journalisme citoyen disponible pour les élections de 2012, et une concentration sur la communauté et les solutions locales qui font parties intégrantes de l'ADN du HuffPost».
Du côté d'AOL, cette transaction s'inscrit dans un important virage stratégique visant à passer de fournisseur d'accès à fournisseur de contenus Web. Le patron du réseau, Tim Armstrong, explique d'ailleurs par voie de communiqué que l'achat du HuffPo confirme la volonté d'AOL de créer «la nouvelle entreprise de médias américaine, combinant le contenu, le coté réseau social et les expériences des consommateurs».
Qualité de l'information?
Ce mariage engendrera-t-il des contenus de qualité et de bonnes conditions d'exercice du journalisme? Les observateurs demeurent partagés. Du côté du Guardian, Dan Sabbagh applaudit la fusion estimant qu'elle trace la voie de «l'information du futur». Cependant, il souligne que la vision du journalisme de Tim Armstrong est assez ambiguë. En effet, tout en ayant des idées fort innovantes, à l'instar de Patch, il en véhicule d'autres forts inquiétantes pour la qualité de l'information en exigeant par exemple que ses rédacteurs produisent de 5 à 10 textes différents par jour.
Pour sa part, Dan Lyons, du Daily Beast, estime qu'il s'agit d'une transaction «désastreuse». Il blâme lui aussi Tim Armstrong, un homme d'affaires qui pense en chiffres et non en mots, ce qui se conjugue mal avec le journalisme, écrit-il. Il explique que pour lui ce n'est pas la qualité de l'information produite qui importe, mais son impact sur les statistiques de fréquentation du site. Son objectif n'est donc pas de servir l'intérêt public, mais de générer des contenus attirant le plus de trafic donc le plus de profit possible, dénonce le journaliste.
Du côté de TechCrunch, Paul Carr se montre lui aussi très critique d'AOL, bien que le réseau soit son employeur depuis l'automne dernier. Cependant, il voit d'un bon œil l'arrivée d'Arianna Huffington dans l'entreprise: «Il est toujours loin d'être certain que la bureaucratie pesante d'AOL – et son obsession du mot clef – soit un jour compatible avec le bon journalisme. Mais en nommant Huffington responsable du contenu, Armstrong a donné à AOL la meilleure chance possible.»
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