Huffington Post Québec: c’est pour bientôt

Mise à jour 09/12/11: Le Huffington Post Québec annonce la nomination de Patrick White au poste de rédacteur en chef et éditeur. Rédacteur en chef de Canoe.ca depuis près de deux ans, Patrick White a 20 ans de journalisme sous la cravate, dont plus de 10 ans en tant que correspondant pour l'agence Reuters à Québec, Montréal, Londres et Paris. Il entrera en fonction le 19 décembre.

Mise à jour 09/12/11: Le Huffington Post Québec annonce la nomination de Patrick White au poste de rédacteur en chef et éditeur. Rédacteur en chef de Canoe.ca depuis près de deux ans, Patrick White a 20 ans de journalisme sous la cravate, dont plus de 10 ans en tant que correspondant pour l'agence Reuters à Québec, Montréal, Londres et Paris. Il entrera en fonction le 19 décembre. Installé au Canada depuis sept mois, Huffington Post compte deux millions de visiteurs uniques par mois, dont 200.000 proviennent de la belle province.

Mise à jour 24/10/11: Le Huffington Post Québec sera lancé début 2012. AOL Canada et Huffington Post Media Group en ont fait l'annonce ce matin lors du "International Women in Digital Media Summit" en Ontario. Ce lancement interviendra peu après la mise en ligne, à la fin de l'année, du Huffington Post France en collaboration avec le Groupe Le Monde.

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16/09/11 – Arianna Huffington lancera prochainement une version québécoise du Huffington Post. Elle en a fait l'annonce hier devant les participants du RDV_Média, un événement annuel organisé par les Éditions Infopresse et destiné aux professionnels de l'industrie des médias et de la publicité.

Fondé en 2005, le Huffington Post a été acheté par AOL en février pour 315 millions de dollars américains. Surnommée «la rédactrice en chef d'Internet», Arianna Huffington dirige depuis Huffington Post Media, une entité qui regroupe tous les contenus générés par le groupe AOL. Pour elle, la fusion était irrésistible. «À Noël, j'ai fait une liste de mes rêves pour le Huffington Post. Je voulais mener une expansion internationale et locale. Je voulais plus de reportages originaux, plus de vidéos, plus de rubriques. La fusion avec AOL me permet de faire tout ça», a-t-expliqué.

En effet, depuis février, le HuffPo fait des petits. Après le Canada en mai, il s'est implanté en Grande-Bretagne en juillet et conquerra la France fin octobre. Le Brésil et l'Espagne sont également dans la mire. Face à l'intérêt du public montréalais pour une version québécoise, Arianna Huffington a invité, hier, son collègue Graham Moysey, le directeur général d’AOLCanada, à prendre la parole. Précisant d'abord que la fréquentation de la plateforme canadienne avait bondi de 30% en août, il a confirmé que l'entreprise avait des visées sur le marché québécois et sollicitait les curriculum vitae.

Arianna Huffington a ensuite déclaré que si le HuffPo ne rémunère pas ses blogueurs – l'entreprise fait d'ailleurs face à une poursuite à ce sujet -, il paie par contre très bien ses journalistes, y compris les pigistes. Cependant, la femme d'affaires ne croit pas à la réussite d'une entreprise de contenu portée par des pigistes avec qui il est impossible, selon elle, de bâtir «un esprit de corps». En arrivant chez AOL, elle a donc elle-même diminué la dépendance du portail web à ce type de main d’œuvre pour favoriser l'embauche de journalistes salariés à qui elle a inculqué la recette HuffPo.

La recette HuffPo

Tous doivent adopter le style bien particulier du site qui consiste à raconter une histoire en ayant le sens du drame et de l'humour, disons «du chien», tout en respectant la promesse HuffPo, c'est-à-dire offrir au lecteur le meilleur de l'information mondiale soit en la reproduisant soit par la curation. Cette promesse fait du site une sorte d’agrégateur et lui vaut souvent le qualificatif de «parasite». Une critique de laquelle Arianna Huffington se dissocie en défendant les valeurs fondamentales du journalisme: «Les médias en lignes sont promis à un bel avenir s'ils intègrent le meilleur des médias traditionnels et du journalisme traditionnel: l'équité, l'exactitude et la vérification des faits».

Arianna Huffington a cependant formulé de vives critiques à l'égard des médias traditionnels. Elle leur reproche de rester attachés à un cycle de l'information obsolète consistant à sortir une nouvelle en priorité dans l'édition papier avant de la transmettre sur le web. «Si vous avez une histoire, publiez là! Peu importe quand ou où!», a-t-elle lancé. Pour elle, seuls perdureront ceux qui cessent de traiter Internet comme le parent pauvre et mettent en place une solide stratégie numérique basée sur la conversation. À ses yeux, c'est aujourd'hui un incontournable, car s'exprimer est devenu le nouveau divertissement. De fait, un site qui n'invite pas les lecteurs à participer est un dinosaure.

Dans cet univers de l'opinion, elle reproche aux médias traditionnels leur «vision obsolète de l'objectivité» consistant à présenter les deux côtés de la médaille en prétextant que la vérité se situe quelque part entre les deux. Pour elle, la vérité est le plus souvent, au contraire, d'un côté ou de l'autre. En ce sens, l'information ainsi formatée n'a pas d'avenir, car désormais c'est la confiance, l'authenticité, et la créativité qui permettent de se démarquer. «Ce qui nous manque ce n'est pas l'information, c'est la sagesse», a-t-elle conclu sous les applaudissements d'un public visiblement conquis par sa verve et son humour.

 

Voir aussi:

HuffPo et AOL engendrent un géant de l'info en ligne

Bataille d'éthique (ou d'influence?) chez TechCrunch