Grosse restructuration à 24 heures

Le quotidien gratuit de Québecor Média abolit deux postes cadres et met également à pied ses deux infographistes. Il n’y a plus de salle des nouvelles en tant que telle dans la tour de la Bourse, les journalistes affectés à l’actualité ayant maintenant leurs bureaux dans les locaux du Journal de Montréal, alors que le service culture devrait bientôt déménager au sein de l’agence QMI.

Le quotidien gratuit de Québecor Média abolit deux postes cadres et met également à pied ses deux infographistes. Il n’y a plus de salle des nouvelles en tant que telle dans la tour de la Bourse, les journalistes affectés à l’actualité ayant maintenant leurs bureaux dans les locaux du Journal de Montréal, alors que le service culture devrait bientôt déménager au sein de l’agence QMI.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

L’annonce des coupures de postes a été faite mercredi, et les employés affectés ne sont pas retournés au travail jeudi. L’adjointe à la direction de l’information, le chef de pupitre, ainsi que les deux infographistes ont ainsi été remerciés. Le directeur de l’information et tous les journalistes conservent quant à eux leur poste.

«Nous avons voulu protéger la cueillette de l’information, explique Martin Tremblay, vice-président, affaires publiques de Québecor Média, en entretien à ProjetJ. Il s’agit en fait de la poursuite du plan de restructuration que l’on implante un peu partout dans Sun Média. Malheureusement, quatre employés ont perdu leur travail, des employés reliés au montage et à la production de 24 heures. C’est un journal qui performe bien mais on a toujours des défis de rentabilité dans le secteur de la presse écrite. Nous avons pris ces mesures pour assurer la pérennité du journal.»

Les derniers chiffres NADbank montrent en effet une augmentation de 9% du lectorat du journal 24 heures entre 2012 et 2013, la plus forte croissance du marché montréalais.

«Avec de tels chiffres, même si on voyait venir un plan de restructuration, on ne pensait pas qu’il serait de cette ampleur, ni qu’il viendrait si vite», confie une source en interne.

Un plan de restructuration que beaucoup considéraient comme inéluctable depuis qu’en mars, la vice-présidente avait été remerciée, remplacée par Lyne Robitaille, déjà présidente et éditrice du Journal de Montréal et du Journal de Québec.

«On voyait bien qu’elle cherchait comment éponger les pertes, raconte un autre témoin. 24 heures avait beau avoir gagné des lecteurs, comme dans tous les quotidiens, les revenus publicitaires ne suivaient pas.»

Une salle des nouvelles éclatée

Un témoin qui raconte par ailleurs que la salle de nouvelles en tant que telle n’existe même plus. Les quatre journalistes affectés à l’actualité travaillent dorénavant, soit depuis chez eux, soit dans la salle de nouvelles du Journal du Montréal et sont chapeautés par des cadres du tabloïd. Ceux qui couvrent l’actualité municipale auraient maintenant leur bureau au sein de l’hôtel de ville. Quant aux deux journalistes couvrant la culture, ils devraient déménager dans les locaux de l’agence QMI et être rattachés au cahier JM.

Un déménagement que Martin Tremblay explique toujours dans une optique d’optimisation des coûts, l’immobilier faisant lui aussi partie de la stratégie… mais qu’une source en interne décrit plutôt comme une absorption de la rédaction de 24 heures par celle du Journal de Montréal.

«Si vous regardez le 24 heures, depuis mardi dernier déjà, ça a changé. Les balcons, la une, les manchettes, tout ça a été pris en main par le Journal de Montréal. Nous n’avons pas de prise là-dessus parce que les équipes de production sont maintenant à Ottawa. Mais à partir de ce moment-là, on s’est dit qu’on en n’avait plus pour très longtemps…»

Depuis le lancement de son plan de restructuration il y a près de trois ans, Sun Média, filiale de Québecor Média, a perdu près de 1200 employés. Le groupe a également vendu ses soixante-quatorze hebdomadaires régionaux à TC Média en décembre dernier.

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