Élections 2011: l’art du dialogue 2.0

Collaboration spéciale de Geneviève Gagné au Festival International du Journalisme à Pérouse en Italie

Collaboration spéciale de Geneviève Gagné au Festival International du Journalisme à Pérouse en Italie

La campagne électorale fédérale tire à sa fin et les candidats continuent d’alimenter leurs sites, leurs tweets et leurs blogues quotidiennement. Il arrive cependant souvent que la communication se fasse à sens unique omettant la participation. C’est ce qu’a observé Micah Sifry, cofondateur de Personal Democracy Forum, présent au Festival International du Journalisme le mois dernier à Pérouse en Italie. Assis à ses côtés, quelques journalistes italiens, un professeur à l’Université La Sapienza de Rome et le directeur du blogue de Barack Obama, Sam Graham-Felsen.

Créer un dialogue

De nos jours, il est devenu impensable pour un politicien de ne pas se servir de ce type de communication. L'opération peut toutefois s’avérer gagnante à une seule condition: qu’elle soit bien faite. Ce qui arrive rarement dans la réalité puisque la grande majorité les exploite à des fins promotionnelles sans jamais engager un véritable dialogue comme l’a fait Sam Graham-Felsen.

En 2008, le 44e Président des États-Unis n’est pas seulement sorti vainqueur des élections, mais est devenu une référence lorsque l’on parle des médias sociaux en politique. En tant que directeur de son blogue, Sam Graham-Felsen, a voulu changer la façon de faire en «se concentrant sur le mouvement qui se créait autour du candidat au lieu de canaliser toutes ces énergies vers le candidat seulement».

En effet, la campagne présidentielle misait sur l'électeur. Cette personne pouvait en tout temps commenter le plan électoral, donner son opinion à propos de certaines prises de position et même créer son propre blogue à l’intérieur du blogue officiel du candidat démocrate. Le monde virtuel a su rassembler plus de partisans que dans le passé: pour pouvoir faire une différence, il n’était plus nécessaire d’aller dans les bureaux électoraux de la ville, on pouvait participer au débat au moment et à l’endroit de son choix, même en promenant son chien. Une simple donnée comme celle-ci a fait toute la différence et elle est palpable jusqu’à ce jour.

Le meilleur rapport qualité-prix

Il n’y a aucun doute que la télévision reste le moyen le plus efficace pour partager ses idées à un grand nombre de citoyens qui n’utilise pas les médias sociaux. Une bonne partie de l’électorat base son opinion en regardant ce médium traditionnel il est donc inévitable de miser sur cette dernière. Il faut néanmoins éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier et essayer d’aller chercher l’implication du citoyen dans la campagne.

Micah Sifry, qui considère la télévision trop chère et utilisant trop de filtres, préconise les médias sociaux. Pour lui, ils représentent «une sorte de télévision légère et meilleure qui favorise l’implication des personnes de l’extérieur qui veulent défier le statu quo».

Et ça ne fait que commencer, car la prochaine campagne électorale américaine, qui est déjà en branle, cherchera certainement à maximiser le potentiel de ces médias avec le «micro targeting». Micah Sifry croit qu’elle permettra aux candidats d’aller demander à leurs partisans et éventuels partisans de partager toutes les informations à leur sujet sur Facebook, par exemple, pour permettre de cibler des groupes précis autour des enjeux qui les touchent directement.

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Les conseils de Sam Graham-Felsen, directeur du blogue de Barack Obama, aux candidats aux élections fédérales:

  • Ayez confiance en vos partisans de la base et de l’aide qu’ils pourront vous apporter. Ne vous fiez pas seulement aux publicités traditionnelles à la télévision. Utilisez plutôt l’authenticité en racontant des histoires vécues.
  • Respectez vos partisans en essayant d’être le plus transparent possible et en partageant certaines stratégies avec eux.
  • Demandez-leur toujours ce qu’ils pensent. Cela vous aidera à mieux cibler votre campagne. Si le système de santé est l’une de vos priorités, demandez-leur ce qui doit être changé en donnant des histoires vraies.