Certains
journalistes américains estiment désormais que le printemps arabe
est le moment CNN de la chaîne Al Jazira. Sa couverture des
révolutions tunisienne et égyptienne sert en effet de référence
aux médias du reste du monde, comme celle de la guerre du Golfe
avait propulsé le réseau américain à l’avant-scène en 1990.

Al
Jazira s’est également taillée une place à la Maison Blanche où
elle est désormais considérée comme une chaîne à regarder.
Pourtant, la plupart des fournisseurs de télévision par câble ou
par satellite des États-Unis refusent de distribuer Al Jazeera
English
. La chaîne est vertement critiquée,
surtout par Fox News qui y voit un instrument
de propagande des islamistes extrémistes.

Le réseau qatari est par ailleurs devenu un véritable acteur du
printemps arabe, selon le professeur Marc Lynch, spécialiste du
Moyen-Orient de l’Université George Washington.

«L’idée selon
laquelle il y a une lutte commune à travers le monde arabe est
quelque chose qu’Al Jazeera a contribué à créer. Elle n’est pas
la cause de ces événements, mais il est presque impossible
d’imaginer que tout cela soit arrivé sans Al Jazira», a-t-il
expliqué au New York Times.

Au
Canada, Al Jazeera English a signé des ententes de distributions
avec Rogers, Bell et Videotron au printemps 2010.

Pour en savoir plus:

The New York Times: Al-Jazeera Hopes Reports from Egypt Open Doors in the US

Paris Match: Al Jazira, la révolution télévisée

Livre: Mission Al-Jazeera: Build a Bridge, Seek the Truth, Change the World, Josh Rushing

Livre: Covering Islam: How the Media and the Experts Determine How We See the Rest of the World, Edward W.Said