J-Source, en collaboration avec l’Association canadienne des journalistes, lance une nouvelle rubrique intitulée, Ask a Mentor. Son objectif? Délivrer des conseils aux journalistes et étudiants comme le ferait un mentor. Cette semaine, J-Source s’est demandé comment approcher les victimes de crime et leurs proches. Même si rien n’indique que la tragédie de L’Isle-Verte soit d’origine criminelle, ces quelques conseils pourront sans doute aider les journalistes sur le terrain.
J-Source, en collaboration avec l’Association canadienne des journalistes, lance une nouvelle rubrique intitulée, Ask a Mentor. Son objectif? Délivrer des conseils aux journalistes et étudiants comme le ferait un mentor. Cette semaine, J-Source s’est demandé comment approcher les victimes de crime et leurs proches. Même si rien n’indique que la tragédie de L’Isle-Verte soit d’origine criminelle, ces quelques conseils pourront sans doute aider les journalistes sur le terrain.
Par Kim Bolan – Traduction d’un article paru sur J-Source le 21 janvier 2014.
Parler aux familles de victimes ou à des victimes de crimes elles-mêmes peut s’avérer difficile et délicat. Depuis trente ans que je suis reporter, j’ai dû affronter une large variété de réactions. Je me suis vu claquer des portes au nez, mais aussi être reçue comme une invitée d’honneur.
Le premier conseil que je formulerais à un jeune journaliste est de ne pas avoir peur. Ça fait juste partie du métier, peu importe que ce soit agréable ou non de passer ce coup de téléphone ou de frapper à la porte. Le pire qui puisse arriver est de se faire raccrocher au nez ou refermer la porte à la figure. Mais n’oubliez pas que la personne que vous tentez de joindre vient quoi qu’il en soit de vivre bien pire que ça.
Je continue de penser que c’est mieux de se présenter directement au domicile. Il est surprenant de voir comme un journaliste peut être plus sincère, donc plus convaincant en face à face. Vous avez alors plus de chance d’obtenir un entretien sur le champ ou que la personne accepte de vous rappeler plus tard. Je tente bien sûr de joindre les gens via les réseaux sociaux ou le courriel lorsque je n’ai pas d’autre solution, mais il faut bien avoir en tête qu’un contact personnel mène toujours à de meilleures entrevues, donc à une meilleure histoire. Bien entendu, si la personne vous rappelle alors que vous avez déjà quitté le bureau ou que vous êtes en week-end, vous acceptez quand même de vous entretenir avec elle.
Pas la peine cependant d’être trop insistant. Présentez vos condoléances de manière sincère, quelle que soit la situation ou le drame. Montrez que vous comprenez que le moment soit douloureux, mais que vous souhaitez offrir l’opportunité à la personne que vous avez en face de raconter son histoire ou celle d’un de ses proches. Même si vous parlez à un membre de la famille d’un criminel venant de se faire assassiner, vous pouvez arguer que toute personne a plusieurs facettes dans sa personnalité, et que vous souhaiteriez pouvoir la présenter sous un autre jour.
Je n’ai jamais fait de promesses que je ne pourrais pas tenir, que ce soit sur la taille de l’article ou son angle. Je promets en revanche de citer précisément les gens et d’être juste. J’explique également que publier une photo rend l’histoire plus palpable.
Certaines victimes pensent que mettre leur cas sur la place publique pourra les aider pour la suite des choses, et sont donc enclines à parler. Mais ce n’est pas toujours le cas. Si des accusations ont déjà été portées, la personne peut avoir des raisons légales de ne pas vouloir parler. N’abandonnez pas pour autant, il se peut que la situation change et que la parole se libère.
Si la famille ne veut pas parler juste après le drame, je vérifie toujours avec elle dans les semaines et les mois qui suivent. Même si, nous, journalistes, préférons toujours sortir les histoires le plus rapidement possible, il m’est arrivé d’écrire des portraits saisissants en retournant voir les gens bien après les faits.
Kim Bolan est reporter au Vancouver Sun depuis 1984. Elle a couvert les plus grands dossiers criminels en Colombie-Britannique, depuis l’attentat à la bombe dans l’avion d’Air India jusqu’au tueur en série Robert Pickton, en passant par l’épopée de Surrey Six. Elle couvre actuellement le procès du gang de Surrey Six et dirige le blogue antigang The real scoop.
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