Mondialement, l'industrie des médias est dominée par des hommes à tous les niveaux, d'après une vaste étude menée par la Fondation Internationale des femmes dans les médias. Après avoir étudié 522 entreprises de presse dans 59 pays d'un bout à l'autre de la planète, l'organisme a relevé que les femmes ne représentent que 33,3% de la main-d'œuvre dans les médias.

Mondialement, l'industrie des médias est dominée par des hommes à tous les niveaux, d'après une vaste étude menée par la Fondation Internationale des femmes dans les médias. Après avoir étudié 522 entreprises de presse dans 59 pays d'un bout à l'autre de la planète, l'organisme a relevé que les femmes ne représentent que 33,3% de la main-d'œuvre dans les médias.

«Pour la première fois, nous avons des preuves scientifiques qui démontrent les défis immenses auxquels sont confrontées les femmes dans l'industrie des médias», souligne la directrice de la fondation et ancienne rédactrice en chef du Miami Herald, Liza Gross. «Dans toutes les régions du monde, les femmes font face à des barrières réelles. Elles touchent des salaires moins élevés que leurs collègues masculins et ont moins accès aux postes décisionnels», explique-t-elle.

Le plafond de verre: une réalité

Selon cette étude, 73% des patrons de presse dans le monde sont des hommes et dans 20 des 59 pays étudiés les femmes à la haute direction sont rares voir absentes. L'existence d'un plafond de verre empêchant les femmes d'accéder au sommet de la hiérarchie médiatique est donc bien réelle dans plusieurs pays et le Canada n'y échappe pas.

Chez nous, les femmes n'occupent en effet que 26,3% des sièges des conseils d'administration et 39,4% des postes de haute direction. Elles sont par ailleurs plus nombreuses à exercer leur métier à temps partiel (77,4%). Ces deux facteurs combinés, les femmes touchent globalement un salaire moins élevé que leurs collègues masculins. Pourtant, les deux sexes sont presque à parité dans les salles de rédaction, puisque les 11 entreprises sondées emploient 14 000 personnes, dont 7538 hommes et 6262 femmes.

Nulle part au monde les femmes n'ont atteint la parité avec les hommes dans les hautes sphères décisionnelles. Cependant, leur situation s'est nettement améliorée depuis une quinzaine d'années puisque 38,7% des postes de cadres supérieurs dans les médias sont aujourd'hui occupés par des femmes contre 12% en 1995, selon une étude menée dans 239 pays par Margaret Gallagher.

Les exemples en Europe et en Afrique

Aujourd'hui, l'Europe du Nord et de l'Est se démarque autant pour les sièges des conseils d'administration que les postes de haute direction. En moyenne, les Est-Européennes occupent respectivement 33 et 43% de ses postes et les Nord-Européennes 26 et 37%. Toutefois, l'équité salariale n'est pas non plus une réalité dans ces deux régions.

Pour trouver cette équité, voir même une inégalité inversée, il faut se pencher sur l'Afrique du Sud. Dans ce pays classé deuxième au monde pour le nombre de femmes dans la fonction publique, 38,5% des administrateurs des conseils d'administration dans l'industrie des médias sont en fait des administratrices.

Globalement plus nombreuses que les hommes dans l'industrie (6380 femmes contre 5920 hommes dans les 11 entreprises sondées), les Sud-Africaines ont même dépassé leurs collègues masculins à plusieurs paliers de l'échelle professionnelle. Elles occupent aujourd'hui 79,5% des postes de cadre supérieur (79,5%), et 51,3% des emplois à temps plein.

Quelle est la recette?

Les entreprises qui réussissent mieux que les autres à intégrer les femmes n'ont cependant pas des politiques similaires. Le modèle nord-européen pourrait laisser penser que l'implantation de politiques d'équité entre les sexes, de garderies sur les lieux de travail ou de politiques nationales de conciliation travail-famille sont les solutions à la progression des femmes. Cependant, les pays d'Europe de l'Est font presque aussi bien que leurs voisins du nord sans mesures du même type.

Selon la Fondation Internationale des femmes dans les médias, les lois sont essentiellement à l'équité entre les sexes dans l'industrie des médias. Cependant, il faut également se pencher sur le statut des femmes dans la société, car «les normes culturelles, les valeurs et les traditions sont aussi des facteurs».

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