Le bureau du Premier ministre a-t-il
demandé à l’ancien vice-président du Conseil de la radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes (CRTC), Michel Arpin, de
conseiller son successeur, Tom Pentefountas? «Pas du tout», répond
M.Arpin visiblement fâché que certains aient laissé
entendre qu’il aurait fait l’objet de pression politique.
«Ce n’est pas le Premier ministre,
mais le président du Conseil lui-même qui m’a personnellement
demandé de rencontrer M.Pentefountas contre rémunération pour le
briefer, ce que j’ai accepté. Il ne s’agit pas d’un geste
exceptionnel, ça se fait souvent», a-t-il expliqué. Il est en
effet courant qu’un conseiller sortant du Conseil rencontre son
successeur pour l’aider à se familiariser avec les enjeux et la
mécanique interne de l’organisme.
Michel Arpin et Tom Pentefountas se
sont donc rencontrés de manière informelle vendredi au restaurant
et doivent se revoir pour une unique rencontre de travail de quelques
heures dans les prochaines semaines. M.Arpin ne s’est donc pas vu
confier un mandat de conseil à long terme.
Il y a une semaine, plusieurs députés
ont dénoncé la nomination de Tom Pentefountas doutant que cet
ancien président de l’ADQ ait les compétences requises pour assurer
la vice-présidence du CRTC. «Tout ce qu’il a, c’est une carte
d’affaires qui dit qu’il est un bon ami du directeur des
communications du premier ministre, Dimitri Soudas. Cette nomination
sent mauvais», a affirmé le député néo-démocrate Charlie Angus.
Mais, pour Michel Arpin, cette affaire
n’est rien de plus qu’«une tempête dans un verre d’eau». L’ancien
vice-président du CRTC ne croit pas une seconde les accusations
d’ingérence politique formulées par les partis d’opposition et
reprises par les médias. «Il ne se passe pas grand-chose aux
communes en ce moment, les journalistes sont à court de nouvelles et
les partis attendent le déclenchement des élections, alors tout le
monde tue le temps», croit-il.
Michel Arpin a été numéro deux du
CRTC d’août 2005 à août 2010. Il aurait souhaité voir son mandat
renouvelé, mais son désir n’a pas été entendu par le gouvernement
qui a procédé par appel de candidatures sans considérer la sienne.
Déçu, il confirmait en septembre dernier avoir entendu «à de
nombreuses reprises» que le gouvernement aurait offert son fauteuil
au vice-président au développement de Quebecor, Luc Lavoie.
Cependant, il niait avoir fait l’objet de quelconque pression pendant
toute la durée de son mandat.
Voir aussi:
Le CRTC pense revoir les normes de la radiodiffusion
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