Le scandale des commandites fait encore
des vagues dans le milieu journalistique. La Cour suprême du Canada
a refusé ce matin d’entendre l’appel de Polygone contre le groupe
Gesca et son journaliste, Joël-Denis Bellavance.

Ce groupe impliqué dans le programme
des commandites a négocié hors cour avec Ottawa qui lui réclamait
le remboursement de fonds liés au défunt programme. Le journaliste
du Globe and Mail, Daniel Leblanc, a relaté l’affaire en 2008
alors que Polygone souhaitait garder les négociations secrètes. Le
groupe à donc demandé que la Cour supérieure du Québec d’interdit
au journaliste d’écrire de nouveau sur le sujet, ce qu’il a obtenu
au nom du droit à la vie privée.

Mais, l’interdiction ne touchant que
Daniel Leblanc, Joël-Denis Bellavance a lui aussi publié un article
sur ces fameuses négociations quelques mois plus tard. La Cour
supérieure a donc étendu son interdiction aux journalistes de
Gesca, mais la société a réussi à faire annuler le jugement
devant la Cour d’appel. Celle-ci a jugé que l’ordonnance de
non-publication nuisant au journalisme d’enquête.

Aujourd’hui, la Cour suprême a tranché
dans le même sens. L’avocat de Joël-Denis Bellavance, Me Christian
Leblanc, s’est réjoui de la nouvelle: «C’est bon signe! Je pense
que la Cour suprême se préoccupe de mettre des balises pour
protéger la liberté d’expression et le droit du public à
l’information. Plus ces balises sont claires, mieux les journalistes
peuvent faire leur travail», a-t-il confié à La Presse Canadienne.

C’est la deuxième fois cet automne que
le plus haut tribunal du pays est impliqué dans un dossier touchant
au journalisme d’enquête. Il y a un mois, il permettait à Daniel
Leblanc de continuer de protéger l’anonymat de MaChouette, la source
confidentielle qui l’a aidé à dévoiler le scandale des
commandites. Dans ce cas aussi, le plaignant était Polygone.

Voir aussi:

Protection des sources: MaChouette reste secrète