Dans un article mis en ligne dès hier sur le site internet du quotidien et repris ce matin dans le format papier, son directeur, Bernard Descôteaux, explique que, comme nombre de groupes médiatiques ces dernières années, le Devoir devra se résoudre à une réduction de sa masse salariale.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

Dans un article mis en ligne dès hier sur le site internet du quotidien et repris ce matin dans le format papier, son directeur, Bernard Descôteaux, explique que, comme nombre de groupes médiatiques ces dernières années, le Devoir devra se résoudre à une réduction de sa masse salariale.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

Dans un article intitulé, Plan de redressement budgétaire au Devoir, M. Descôteaux raconte donc aux lecteurs de son journal avoir rencontré hier le personnel de l’entreprise pour l’informer de la situation budgétaire et de la présentation la semaine prochaine au conseil d’administration, de sa stratégie de sortie de crise.

La seule entreprise de presse indépendante de la province prévoit en effet être déficitaire en 2014, et ce pour la deuxième année consécutive. Une situation non habituelle pour ce média, longtemps salué pour avoir su prendre à temps le virage du numérique, notamment en mettant très tôt en place un mur payant sur son site internet, lui permettant de dégager des bénéfices quand tous les autres s’enfonçaient dans la crise.

Une stratégie qui semble cependant trouver ses limites, Bernard Descôteaux affirmant que le Devoir subit aujourd’hui «le contrecoup des changements technologiques qui se manifestent principalement par une baisse des revenus publicitaires.»

Ainsi, un plan de redressement budgétaire sera mis en place dans les prochaines semaine et celui-ci comportera deux volets: des compressions des dépenses d’exploitation d’une part, des coupures des postes d’autre part.

L'équilibre pour 2015

D’après les informations obtenues par Mélanie Marquis de la Presse canadienne, «les dirigeants du journal misent sur des départs volontaires, mais pourraient par la suite licencier des employés surnuméraires.»

Combien de postes coupés? À combien devront se monter les économies? Aucun chiffre ne filtre pour l’instant. Même s’il était au courant de la situation financière  difficile que traverse le journal de la rue de Bleury, le syndicat affirme pour sa part avoir été surpris d’apprendre la mise en place de ce plan. En entrevue avec la Presse canadienne, son président François Desjardins a indiqué qu’il ne s’y attendait pas, tout en replaçant cette annonce dans le contexte «structurel» et «global» de crise qui prévaut dans toute l’industrie.

L’objectif de ce plan, selon la direction, est de retrouver l’équilibre budgétaire en 2015, afin de mener à bien la stratégie de développement numérique que prépare le quotidien depuis de nombreux mois. Initialement prévue pour être lancée au printemps, elle devrait finalement voir le jour cet automne.

«Ces prochaines semaines verront d’ailleurs le lancement d’une application tablette et d’une version mobile, qui témoigneront de la vitalité du Devoir, écrit Bernard Descôteaux. Nos lecteurs pourront ainsi nous suivre sur le support de leur choix, aussi bien papier que numérique.»

De ce point de vue, le directeur du quotidien lance un appel non voilé à tous les fidèles du journal.

«Dans cette période de changement, conclut-il, l’appui qu’ils [nos lecteurs] apportent à la seule entreprise de presse indépendante au Québec est bien sûr vital.»

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