Rima Elkouri, La Presse

Quel est le rôle des médias dans la crise des «accommodements raisonnables» ? Miroir? Catalyseur? Révélateur? Manipulateur? C’est la question qu’on me posait la semaine dernière
dans le cadre d’une conférence-débat du Centre d’études sur les médias
de l’Université Laval.

Je ne suis pas de ces journalistes doués
pour l’autoflagellation – un sport qu’aime bien la classe médiatique,
contrairement à ce qu’on pourrait croire. Il suffit d’aller faire un
tour dans un congrès de journalistes pour voir que nul n’est plus
sévère envers les médias que les médias eux-mêmes.

Je ne suis
pas douée pour l’autoflagellation, mais j’avoue que dans cette histoire
«d’accommodements raisonnables» qui commence à m’ennuyer profondément,
je trouve que les médias – certains plus que d’autres, bien sûr -, ont
été une incroyable usine à désinformation. Je ne peux m’empêcher de
penser que sans toute cette désinformation, nous n’en serions pas là.
Sans toute cette désinformation, je ne serai pas assise béate devant ma
télé à entendre des gens déblatérer sur la menace du ketchup casher
comme s’il s’agissait d’un enjeu national. Le débat est sain, je veux
bien. Mais encore faut-il savoir de quoi on parle.