Albert Cohen, C.G.A., Toronto
Lors des audiences de la Commission sur les accommodements raisonnables, divers intervenants ont exprimé leur frustration d’être obligés de consommer des produits marqués «casher», et ainsi devoir payer un prix qui inclut les frais de vérification pour que le produit soit ainsi qualifié et béni par un Rabbin.
Avant de commenter sur un sujet, il faut absolument connaître ce dont on parle. Voici donc brièvement ce qu’est un produit «casher» : les viandes et les volailles, pour être considérées «casher», doivent être abattus, vérifiés et préparés pour la consommation suivant des règlements très strictes. Certaines viandes, volailles, poissons et fruits de mer ne sont pas considérées «casher». Il est aussi interdit de consommer ensemble des viandes avec des produits laitiers.
Les produits désignés «casher» qui ont été mentionnés par les intervenants sont des produits de consommation générale, fabriqués par des compagnies multinationales et disponibles à l’échelle nationale, comme des gâteaux, céréales, yaourts, fromages, condiments, mayonnaise, huiles, etc. qui ne contiennent ni viandes, ni graisses ni huiles animales.
Naturellement, les frais de vérification «casher» sont inclus dans le prix et sont payés par les consommateurs qui achètent ces produits, de la même façon que tous les autres frais de marketing, publicité et mise en marché. Les fabricants de ces produits n’ont pas été obligés d’avoir leurs produits désignés comme «casher», s’ils l’ont fait, c’est sans aucun doute, pour une question de rentabilité pour eux. Les consommateurs sont libres de questionner le fabricant au sujet de la désignation «casher».
Il est important que le public comprenne que ce n’est pas une bénédiction du Rabbin qui rend un produit «casher», mais uniquement leurs ingrédients. Donc, si quelqu’un consomme un produit «casher» (ex. céréales, gâteaux, etc.), il peut être assuré que ce produit n’a reçu aucune bénédiction d’un Rabbin, ni de quiconque.
Monsieur Bouchard a questionné l’intervenant le 29 octobre, en lui demandant ses sources d’information concernant ses allégations, et ensuite monsieur Bouchard a affirmé que ces déclarations ne sont pas fondées et qu’elles constituent des propos anti-sémites. Serait-il possible, que les commissaires de la Commission ou les experts de Radio Canada, ainsi que les médias en général, informent le public lorsque certains propos démontrent une méconnaissance de certaines pratiques religieuses ou autres étrangères à leur culture?
Nous ne pouvons pas blâmer les intervenants qui font des déclarations fausses ou douteuses fondées sur des informations erronnées qui ont été diffusées par une chaîne de TV ainsi que plusieurs postes de radio. Ces médias s’en sont donné à coeur joie en diffusant pareilles allégations mensongères et malicieuses.
Les médias se doivent de corriger cette situation.
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