Odile Tremblay, Le Devoir

Un phare de la critique de cinéma québécoise vient de s’éteindre, et toute une mémoire cinéphilique met son drapeau en berne. Disparu dimanche à 65 ans, Luc Perreault était un journaliste qui appartenait à une autre ère que celle du vent du jour, tissée de rigueur et d’intégrité. En près de 40 ans au service de La Presse, jamais il n’aura travaillé à sa propre gloire. Loin de la fabrique d’ego en mode dominant chez les médias, hors du champ de l’esbroufe, il a toujours mis sa plume au service du secteur qui le passionnait: le cinéma, art dont jamais il ne s’est blasé. Sa légendaire modestie, sa discrétion n’avaient d’égales que son érudition et sa générosité.

Il aura été aussi un grand ami, précieux et irremplaçable.

On l’avait vu combattre depuis plusieurs mois avec courage et sans plaintes le cancer qui l’a terrassé. Luc Perreault laisse la profession et ses intimes bien malheureux. Il aura été critique de films de 1968 jusqu’à sa retraite en 2005. Aux côtés de Roland Smith, il fit alors une courte et tardive incursion dans le domaine de la distribution de films.