Jean Dion, Le Devoir |
Une gueule, qu’il avait. Et un de ces souffles. Un horrible cliché
consiste, dès qu’un écrivain sort de la prose gentillette et énonce
quelques réalités socialement incorrectes, à l’étiqueter «enfant
terrible». Mais les clichés ont la particularité d’être la plupart du
temps vrais, et si Norman Mailer, fauché dans son innocence par le
casse-pipe où on l’a balancé et qu’il racontera avec une verve
désespérée dans Les Nus et les morts, a cessé très tôt d’être un
enfant, toute sa vie il est demeuré terrible. Mailer est mort samedi à
84 ans, et s’il s’est vu passer l’arme à gauche, le vieux malcommode a
sûrement trouvé juteux que sa propre disparition survienne alors que la
controverse éclaboussait encore son nom à cause d’un ultime livre
sur… Adolf Hitler, à un âge où il est plus fréquent de crever dans
l’oubli au centre d’accueil.
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