Rogers met la hache dans huit sites, dont le pionnier du web québécois Branchez-Vous! et ses sites associés Matin.qc.ca, Showbizz.net et LeCinema.ca. Les sites Ciné-Horaire.com, CanadianParents.com, SweetSpot.ca et SweetSpotQC.ca sont aussi du lotEn décembre, Rogers avait déjà fermé les sites Fanatique.ca et Femmes.ca qui appartenaient aussi au portail Branchez-Vous!

Rogers met la hache dans huit sites, dont le pionnier du web québécois Branchez-Vous! et ses sites associés Matin.qc.ca, Showbizz.net et LeCinema.ca. Les sites Ciné-Horaire.com, CanadianParents.com, SweetSpot.ca et SweetSpotQC.ca sont aussi du lotEn décembre, Rogers avait déjà fermé les sites Fanatique.ca et Femmes.ca qui appartenaient aussi au portail Branchez-Vous!

Dans un mémo interne, rapporté par MarketingMag, le chef de la division numérique de Rogers, Jason Tafler, écrit: «Je regrette de vous annoncer aujourd'hui qu'après un examen approfondi, nous avons pris la décision de fermer huit de nos sites Web».

«Nous avons acquis ces sites Web au cours des dernières années, et malgré le taux élevé d'utilisateurs et l’engagement solide de la part des annonceurs, nous prenons la décision stratégique de concentrer nos ressources à l'intégration multiplateforme et aux possibilités de croissance pour nos grandes marques», explique le mémo.

«Malheureusement, les sites qui sont des joueurs solitaires ne font plus partie de la stratégie. Rogers veut concentrer son attention sur le multiplateforme et l'intégration, avec les marques existantes», complète la porte-parole de Rogers Media, Manon Leduc, interrogée par Argent.

De nombreux emplois perdus

La fermeture de ces huit sites entraîne l'abolition d'une vingtaine de postes à temps plein liés à la production de contenu éditorial. Rogers assure qu'on tentera de replacer le personnel au sein du conglomérat. Mais pour certains, c'est toute une vie professionnelle qui s'écroule. Le rédacteur en chef de ShowBizz.net et LeCinema.ca, Marc Gadoury, porte par exemple le site à bout de bras depuis plus de 13 ans.

En parallèle, de nombreux journalistes pigistes perdent un donneur d'ouvrage régulier, dont Cécile Gladel et Pascal Henrard, Maxime Johnson, Patrick Bellerose et François Dominic Laramée. Ayant appris la nouvelle par les réseaux sociaux, plusieurs se plaignent du peu de considération de Rogers à leur égard malgré plusieurs années de collaborations.

Un pionnier du web québécois disparaît

Acquis en août 2010 par Rogers, Branchez-Vous! était jusque-là un média indépendant né avec les premiers balbutiements du web. À l'origine, en 1995, l'homme d'affaires Patrick Pierra avait créé Bénéfice.net, un magazine d'actualité pour gens d'affaires, et Branchez-Vous!, à partir d'une simple lettre électronique traitant de l'actualité d'Internet.

Rapidement, les deux sites ont fait des petits, donnant naissance à un vaste portail englobant plus d'une quinzaine de sites avec un fort penchant pour l'information technologique et le star-système. Malgré sa longue histoire, il demeure néanmoins un petit joueur dans le paysage médiatique québécois revendiquant en moyenne 435 000 visiteurs uniques par mois.

La fin d'une ferme de contenus

Le portail produit très peu d'information exclusive. Comme Yahoo!, AOL ou MSN, Branchez-Vous! est une ferme de contenus où les journalistes ne sont pas appelés à produire du contenu exclusif, mais à rédiger le plus de textes possibles pendant leur quart de travail.

En ce sens, il ne répond donc pas au standard magazine qui caractérise les autres marques phares de Rogers, comme L'actualité, Châtelaine, Maclean's ou Canadian Business. Toutefois, il offrait au groupe une présence québécoise francophone ce qui avait été mis de l'avant lors de l'acquisition, il y a un peu moins de deux ans.

Rogers a déboursé 25 millions de dollars pour mettre la main sur BV! Media en août 2010, entité comprenant Branchez-Vous!. Toutefois cette somme ne représente pas la valeur du portail d'information puisqu'avec cette acquisition, le conglomérat a également mis la main sur la régie publicitaire BV! Media, donc sur ses technologies de ciblage comportemental et sur sa force de vente au Québec. Au moment de la transaction, la régie traitait avec plus de 400 partenaires éditeurs.