Le Journal de Montréal a émis
un communiqué de presse vendredi sous la forme d’un avis de
recherche de journalistes. Le navire amiral de Quebecor recrute des
journalistes à temps plein ou occasionnels avec expérience.

«Les candidats
recherchés doivent posséder de l’expérience dans le traitement de
nouvelles d’actualité dans un média écrit. Vous pourriez être un
candidat d’intérêt si vous avez notamment travaillé dans un
journal quotidien ou un hebdomadaire», indique le communiqué.

Cette annonce survient exactement deux
mois après que 85,5% des 253 syndiqués du Journal, en
lock-out depuis 25 mois, aient accepté un protocole de retour au
travail qui prévoyait que les deux tiers d’entre eux perdraient
leur poste. Selon cette entente, globalement, 42 postes étaient à
combler dans la salle de rédaction, dont 24 de journalistes – ils
étaient 80 avant le conflit. Pour combler ces postes les syndiqués
devaient se porter volontaires.

Ils ne se sont cependant pas bousculés
au portillon. L’entreprise a ainsi dû embaucher une dizaine de
journalistes de l’extérieur, indique le président du syndicat Mario
Leclerc. Ceux-ci sont actuellement en période de probation d’une
durée de trois mois.

Beaucoup d’anciens lock-outés
ont préféré se partager l’enveloppe
d’environ 20 millions de dollars
réservée aux indemnités de
départ. Plusieurs se concentrent actuellement sur Rue Frontenac,
le média en ligne qu’ils ont fondé durant le lock-out. Toujours à
la recherche d’investisseurs, l’organisation est actuellement sous la
protection de la Loi sur les faillites.

Quebecor en opération charme

D’ordinaire avare de commentaires et
de représentations publiques, le groupe semble actuellement en
pleine opération charme auprès des journalistes. Un cadre du
Journal de Montréal et
un autre de
l’agence QMI participeront, le 13 juin, à
une conférence à l’intention des pigistes organisée par la
Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). Un
représentant de Canoë pourrait également être présent.

Samedi, le rédacteur en chef de QMI,
Pierre Tremblay, était par ailleurs présent au MediaCamp de
Montréal pour présenter l’agence de nouvelles interne de Quebecor.
Devant un public plutôt hostile, il a défendu son organisation qui,
selon lui, permet au groupe d’être plus efficace et de mieux gérer
ses ressources journalistiques. Il a par ailleurs indiqué que
l’agence travaillait occasionnellement avec des pigistes dans les
régions mal desservies par le conglomérat.

Outre l’annonce du Journal de
Montréal
, Quebecor fait actuellement circuler d’autres offres
d’emploi
au sein de ses filiales. Le quotidien gratuit
24H cherche un journaliste pupitreur de soir à temps plein et
LCN un rédacteur web temporaire.