Le réseau d'information hyperlocal OpenFile lancera son antenne québécoise à la fin du mois d'avril. Née à Toronto en mai 2010, la start-up s'est depuis implantée à Ottawa, Vancouver, Calgary, Waterloo et Hamilton. À Montréal, elle tentera pour la première fois l'expérience bilingue, sous la gouverne de Caroline Boily, nommée rédactrice en chef.

Alimenté par le public

Le réseau d'information hyperlocal OpenFile lancera son antenne québécoise à la fin du mois d'avril. Née à Toronto en mai 2010, la start-up s'est depuis implantée à Ottawa, Vancouver, Calgary, Waterloo et Hamilton. À Montréal, elle tentera pour la première fois l'expérience bilingue, sous la gouverne de Caroline Boily, nommée rédactrice en chef.

Alimenté par le public

Pour se démarquer des autres sites et journaux d'information locale, OpenFile souhaite répondre aux préoccupations quotidiennes des citoyens dans leurs quartiers. Dans cette optique, les lecteurs sont appelés à soumettre des sujets d'articles que ce soit l'ouverture ou la fermeture de commerces, la transformation d'un parc en zone résidentielle, l'augmentation des taxes municipales, ou encore le bruit causé par les camions de livraison la nuit.

Si le sujet est jugé assez consistant et d'intérêt public, le rédacteur en chef affecte un journaliste pigiste à la rédaction d'un article. À Montréal, le texte sera rédigé dans la langue du lecteur qui aura proposé le sujet, idéalement par un journaliste résidant dans le quartier concerné. Après la publication, le journaliste aura le mandat de promouvoir son article sur les réseaux sociaux afin d'amener la communauté à le lire, à le partager et à le commenter, voire même à poursuivre la recherche.

Porté par des pigistes

«L'aspect engagement auprès de la communauté est complètement inédit, certains journalistes sont donc encore réticents, mais ça va devenir un standard en journalisme», explique le cofondateur d'OpenFile, Craig Silverman. Afin d'encourager les pigistes à promouvoir leurs textes, en plus du tarif de base de 200$ par texte de 500 mots, ils recevront 50$ pour 2500 pages vues et 100$ pour 5000 pages vues. «C'est notre manière de leur dire "nous savons que promouvoir un texte prend du temps et nous sommes prêts à payer pour"», explique le créateur de Regret the Error.

La présidente de l'Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), Lisa Marie Noël, voit d'un bon œil l'arrivée de ce nouveau donneur d'ouvrage. Elle estime que les conditions de travail qu'il propose aux pigistes respectent globalement les principes d'un contrat équitable à la pige autant au plan du tarif au feuillet, que des droits d'auteurs ou de la protection juridique offerte en cas de poursuite.

De plus, elle se réjouit qu'OpenFile reconnaisse le travail des journalistes en aval de la rédaction des textes. «Avec le web, il y a de plus en plus de travail de modération et de promotion à faire, mais c'est rarement rémunéré. C'est la première fois que je vois un contrat qui prévoit une rétribution de ce genre», indique-t-elle. Elle-même cofondatrice du site RueMasson.com, elle se questionne toutefois sur les effets pervers de ce système qui pourrait pousser les journalistes vers des sujets plus sensationnels.

Financé par la pub géolocalisée

Craig Silverman assure que l'objectif de son réseau n'est pas de créer une ferme de contenus assoiffée de clics, mais d'offrir un service public de qualité. Pour répondre à cet idéal, OpenFile compte sur des anges investisseurs séduits par un modèle d'affaire basé sur la publicité géolocalisée.

Ce modèle publicitaire, qui associe le ciblage comportemental au ciblage géographique, met au rancart la simple bannière généraliste pour diffuser des annonces dynamiques et personnalisées en fonction de la localisation du consommateur exposé. OpenFile propose également aux annonceurs de créer une page en leur nom mettant en valeur leur engagement auprès de la communauté. Pour le moment, un seul commanditaire, la banque TD Canada Trust, a embarqué dans l'aventure.

 

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