7 données intéressantes en provenance de l’étude Pew sur l’état des médias

Par Tamara Baluja, traduction d’un article paru sur J-Source le 26 mars 2014.

Par Tamara Baluja, traduction d’un article paru sur J-Source le 26 mars 2014.

Le rapport Pew publié l’an dernier démontrait que les licenciements dans les salles de rédaction états-uniennes avaient fait fuir l’audience. Le contraste est frappant avec le rapport de cette année, qui statue que si les problèmes révélés l’an dernier persistent pour une grande part, le niveau d’activité dans l’industrie des médias a été tel l’an dernier, qu’il crée le sentiment que quelque chose d’important est en train de se passer, peut-être même que la tendance est en train de s’infléchir.

1. Des hauts et des bas sur le front de l’emploi

Alors que les salles de nouvelles papier perdent des emplois, les rédactions numériques vivent un véritable boom. L’étude montre cependant que cette croissance des emplois temps plein du côté du numérique ne compense qu’une toute petite part de tous les postes perdus du côté du papier, uniquement dans la dernière décennie. À peu près 5000 emplois temps plein ont été créés durant les six dernières années. Mais la vaste majorité des postes se situant encore et toujours dans les journaux, l’emploi temps plein au sein des rédactions a encore décliné en 2012 de 6,4%, chiffre qui devrait être dépassé en 2013.

2. les nouveaux médias investissent l’étranger, alors que les anciens se retirent

L’étude Pew note que Vice Media dispose de trente-cinq bureaux à l’étranger, que le Huffington Post est présent dans quinze pays et planifie de s’étendre à quatre autres cette année, et que Buzzfeed a embauché un directeur pour superviser son expansion dans des villes comme Bombay, Mexico, Berlin et Tokyo. De leurs côtés, les médias traditionnels ferment des bureaux à l’étranger. En 2013, les journaux télévisés du soir ne consacraient à l’information internationale que la moitié du temps qu’ils lui consacraient à la fin des années 80. Quant au nombre de journalistes internationaux travaillant pour des journaux états-uniens, il a décliné de 24% entre 2003 et 2010.

3. Le trafic arrive par les médias sociaux, pas la fidélité

L’étude révèle que si Facebook et les moteurs de recherche sont primordiaux pour rameuter des internautes, les lecteurs qui se dirigent d’eux-mêmes sur un site sont plus loyaux et démontrent un plus fort niveau d’engagement.

4. la vidéo en ligne est en croissance

Plus de six adultes américains sur dix regardent des vidéos en ligne et la moitié d’entre eux environ – 36% de tous les adultes – regardent des vidéos d’information. Difficile de savoir cependant si ces chiffres sont de nature à attirer suffisamment de publicité vidéo. Aucune entreprise ne scrute les revenus générés par la publicité vidéo en ligne spécifiquement sur les sites de nouvelles, mais on note toutefois une croissance importante de la publicité numérique, à +44% entre 2012 et 2013, soit un budget global de 4,15 milliards de dollars américains, selon eMarketer. Dans le même temps, les télévisions locales migrent vers le numérique, chacune à leur rythme. Un audit opéré par Pew Research auprès de trente-deux sites web de stations locales, révèle que seulement quatre d’entre elles n’offrent pas de vidéo sur leur page d’accueil, mais que le taux varie de 6 à 92% et que la moitié d’entre elles offrent leurs programmes en streaming.

5. L’audience des télévisions locales rebondit

L’audience des émissions matinales a grimpé de 6%, celle des journaux de début de soirée, de 3%, mais celle des programmes de fin de soirée de seulement 0,1%. Ces chiffres arrivent après une chute de 5% de l’audience en 2012, pour les shows matinaux et de 7% en soirée. Les stations locales restent encore celles que les États-uniens préfèrent, 71% d’entre eux regardant les nouvelles sur les chaines locales. En comparaison, ils sont 65% à s’informer sur les chaines nationales et 36% via les chaines d’information en continu.

6. Les femmes, plus que les hommes, accèdent aux nouvelles via Facebook

Les femmes accèdent plus que les hommes aux sites de nouvelles via Facebook, alors que c’est le contraire qui est observé avec LinkedIn.  L’étude démontre aussi que la majorité des utilisateurs de Facebook, 78%, découvrent les nouvelles via leur réseau social, sans l’avoir spécifiquement recherché. Quoi qu’il en soit, la préférence des utilisateurs de Facebook va aux informations divertissantes.

7. La provenance des revenus change

Si les revenus des médias proviennent encore en grande majorité de la publicité et de l’audience, le capital-risque et la philanthropie apportent maintenant 1% des rentrées.

Ces investissements ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan, mais ils représentent un pivot significatif dans le monde de l’information, statuent les auteurs de l’étude. Plus que la somme des dollars et des centimes, ces sources nouvelles de financement sont autant de direction à explorer dans le futur.