Les réseaux sociaux sont désormais bien implantés dans les salles de rédaction au point d'être pris en compte, depuis quelques mois, par le Guide de responsabilités des travailleurs de l'information de La Presse, les Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada, et le Guide de déontologie des journalistes du Québec édité par la FPJQ. Pourtant, plusieurs demeurent réticents.
Les réseaux sociaux sont désormais bien implantés dans les salles de rédaction au point d'être pris en compte, depuis quelques mois, par le Guide de responsabilités des travailleurs de l'information de La Presse, les Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada, et le Guide de déontologie des journalistes du Québec édité par la FPJQ. Pourtant, plusieurs demeurent réticents. Le journaliste et consultant français, Erwan Gaucher, signe sur son blogue l'autopsie d'«une trouille».
Il attribue la frilosité de ses confrères à l'égard des réseaux sociaux au fait qu'ils s'y retrouvent face à face avec leurs lecteurs, sans médiateur. Habitué à ne côtoyer que des collègues, des élus, des communicants, des chefs d'entreprises, des syndicalistes ou des présidents d'associations, le journaliste fait face sur Twitter à une audience qui le remet en question. Dans ce contexte, il doit maîtriser son sujet pour s'expliquer, débattre et argumenter, ce qui est «inédit dans une profession habituée à ne jamais ouvrir ses portes», note le consultant.
Mais ce n'est pas tout. Sur les réseaux sociaux, les erreurs sont quasi instantanément repérées et les fautifs sont mis au pilori. «Quand une erreur, une approximation ou une superbe connerie se glisse dans un article (si,si, ça arrive je vous jure), les dégâts sont limités. Rien ne dit que le lecteur/téléspectateur esseulé va la repérer et si c'est le cas, il grommelle dans son coin sans plus. Sur Twitter, rien de cela. Quand un journaliste écrit une connerie, il est à peu près certain qu'elle sera repérée et que cela se répandra comme une traînée de poudre», explique Erwan Gaucher.
Mais, pour Erwan Gaucher, loin d'être nocif, ce phénomène pourrait aider à redorer le blason de la profession: «Sur Twitter, les erreurs sont vite repérées. Tant mieux! Chaque année, l'enquête de nos confrères de Télérama [au Québec, voir le Baromètre des médias] nous le rappelle : une grande majorité du public n'a pas confiance en nous. Nous faisons, et c'est normal, des erreurs dans tous nos journaux, dans toutes nos éditions. Mais nous crevons de ne pas les reconnaître et d'avoir tant de mal à les corriger.»
«Sur Twitter, on ne lave plus notre linge sale en famille. Ça tombe bien, il semblerait que notre lessive ne soit pas très efficace… La presse généraliste va mal depuis 15 ans au moins, les audiences des JT s'effritent presque toutes, le public se défie des journalistes plutôt que de leur faire confiance. Bref, les débats que nous tenons (ou pas) dans le secret de nos salles de rédaction ne semblent pas avoir été suffisants pour trouver la formule magique. Que risquons-nous à, de temps en temps, parler de tout ça en public?», conclut-il.
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Les journalistes ne font pas leur boulot s'ils ne sont pas sur les réseaux sociaux
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